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Hommage à Harry Belafonte, le romantique et très engagé roi du calypso

26 avril 2023
Par Christophe Augros
Hommage à Harry Belafonte, le romantique et très engagé roi du calypso

Fort d’une carrière artistique longue de 50 ans, le new-yorkais Harry Belafonte, surnommé un temps roi du calypso et figure de proue du mouvement des droits civiques, est parti à l’âge de 96 ans. Retour sur une vie hors norme.

Harry Belafonte : les débuts

Depuis ses débuts artistiques à la fin des années 1940, ce chanteur, musicien, acteur et producteur à été un inlassable défenseur des droits civiques des afro-américains. Proche de Martin Luther King puis de Nelson Mandela, il jouira toute sa vie d’une immense popularité. Musicalement, il ira du jazz à la pop en passant par la world music. Il était né en 1927 à Harlem, New-York City de parents immigrés des Caraïbes. Après ses études et un passage par l’armée, il fera carrière comme acteur côtoyant Marlon Brando et Tony Curtis, géants du 7ème art.

Les années 1950

Dans les années 1950, il découvre la world music et particulièrement celle des caraïbes. Ses débuts ont lieu au prestigieux club jazz Village Vanguard. Sur la période, il joue également dans des comédies musicales à Broadway. Il devient connu aux USA grâce à son rôle dans l’adaptation de Carmen Jones par Otto Preminger. En parallèle, il signe sur le label RCA et enregistre l’album Mark Twain and other folks favorites. L’œuvre sera N°3 des ventes au Billboard en 1956. L’album suivant simplement intitulé Belafonte sera N°1 pendant 31 semaines. Juste incroyable ! Ses chansons Jamaica Farewell et Banana Boat assurent sa popularité. Un an plus tard, nouvel enregistrement à succès. Son album An Evening With Belafonte se vend très bien. Il retourne ensuite au cinéma pour le très controversé film Island In The Sun. Le scénario ne plaît pas à tout le monde, loin de là. Il y incarne un homme noir qui entretient une liaison avec une femme blanche. Il ferme la décennie par un superbe album live au Carnegie Hall.

Les années 1960

Il ouvre cette décennie par un autre live intitulé Belafonte Returns To Carnegie Hall. On y entend les fameuses voix d’Odetta et de Miriam Makeba. L’évènement marquant sur cette décennie est son rôle de producteur à la télévision américaine. Il devient le premier producteur télé noir de l’histoire et remporte un Emmy Awards. Ses albums ont toujours le même succès. En 1962, sur The Midnight Special, il emploie un jeune joueur d’harmonica, un certain Bob Dylan… Il peine à faire face à l’invasion britannique menée par les Beatles. Cependant, chaque album contient au moins deux titres majeurs. Son investissement dans le mouvement des droits civils est de plus en plus fort.

Les années 1970 et 1980

Il se concentre davantage sur le cinéma et quitte le label RCA. Il s’implique de plus en plus dans des causes humanitaires. Il en ira ainsi jusque dans les années 1980. En 1985, il joue un rôle central dans le USA For Africa et dans l’enregistrement du We Are The World aux côtés de Quincy Jones, Lionel Richie et Michael Jackson, entre autres. Il devient ambassadeur de l’UNICEF. Dans les années 1980, il participe à la production d’un film qui deviendra culte et qui met en lumière la culture Hip-Hop alors naissante : Beat Street. Une nouvelle génération fait sa connaissance grâce à ce long métrage.

Arthur Baker, Harry Belafonte, Webster Lewis - 1

Les années 1990

Après une longue absence loin des écrans comme acteur, Harry Belafonte revient au milieu des années 1990. Il joue notamment sous la direction de Robert Altman. En politique, il est très virulent à l’encontre du programme de George Bush. Il apporte son soutien déterminé au président vénézuélien Hugo Chavez. Son implication dans le domaine social est très forte. Un trait d’union avec le message du film Island In The Sun. En 1997, lorsque sort son album An Evening With Harry Belafonte & friends, il vient de couvrir cinq décennies. Il s’est éteint le 25 avril 2023 dans sa ville natale. Un modèle pour plusieurs générations, une source d’inspiration pour de nombreux artistes dont le réalisateur Spike Lee fait partie, pour ne citer que lui. Immense parcours, immense destin.

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Article rédigé par
Christophe Augros
Christophe Augros
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