Décryptage

Le cinéma chic et choc de Baz Luhrmann

28 octobre 2022
Par Lucie
Le cinéma chic et choc de Baz Luhrmann

En seulement six films pour trente ans de carrière, le réalisateur australien Baz Luhrmann a créé un style unique et immédiatement identifiable, entre pop, goût du clinquant et du spectaculaire et histoires d’amour tragiques. Son dernier long, Elvis, est la somme de toutes les folies d’un cinéaste hors normes.

Un cinéma musical

Passionné de danse et de musique dès son plus jeune âge, lorsque Baz Luhrmann commence le cinéma, c’est pour réaliser une comédie musicale, Ballroom Dancing. Le premier volet de ce qu’il nommera la Trilogie du Rideau Rouge et qui va inclure Roméo + Juliette et Moulin Rouge. On pourrait également y ajouter ses trois autres longs-métrages, Elvis en tête, tant son cinéma est peuplé de chansons pop revisitées et totalement anachroniques. Mais avec un tel sens de l’à-propos, que personne n’est choqué de voir une Nicole Kidman de 1900 chanter du Marilyn Monroe ou que résonnent des tubes de Madonna ou Fatboy Slim à l’époque de Toulouse-Lautrec.

Dans tout bon film de Luhrmann qui se respecte, la bande originale est un personnage à part entière. Lana Del Rey chante le thème musical de Gatsby le Magnifique, Leonardo DiCaprio et Claire Danes s’aiment sur du Des’ree, Elton John est de la partie dans Australia (film situé en 1939) et Elvis Presley envahit évidemment toute la bande-son de son biopic.

Un cinéma spectaculaire

Virevoltant, voire éreintant par moment, ultra-coloré, rythmé en diable, lumière sophistiquée et parfois saturée, costumes brillants, décors écrasants… le cinéma de Baz Luhrmann ne fait jamais dans la demi-mesure. Les effets spéciaux servent ici à magnifier sa vision de l’extraordinaire, à donner l’impression qu’on se retrouve dans les fêtes permanentes de Gatsby ou au sein d’un Moulin Rouge toujours en liesse. Rien n’est jamais laissé au hasard et les romances impossibles de Luhrmann ont toutes des airs de superproduction, Australia en tête, sans doute son film le plus ambitieux à ce jour (et son seul relatif échec).

Le cinéma de Baz Luhrmann donne l’impression de craindre le silence et le vide, tout n’est toujours que bruit, fureur de vivre, images saccadées et vertigineuses. Ses films épuisent et galvanisent en même temps, en un sens du montage presque stroboscopique. En somme, personne ne filme comme Luhrmann et c’est pourquoi il tourne si peu, le temps de laisser les spectateurs se remettre de leurs émotions.

Un cinéma glamour

Toutes les stars se pressent pour tourner sous sa direction et parfois, en redemandent. Leonardo DiCaprio et Nicole Kidman ont répondu présents deux fois et étoffé ainsi leur filmographie de longs-métrages cultes. D’autres ont accouru pour faire partie de ces aventures hors du commun : Ewan McGregor dans Moulin Rouge (jusqu’à pousser la chansonnette), Hugh Jackman pour AustraliaTobey Maguire dans Gatsby le Magnifique et même Tom Hanks a accepté d’égratigner son image en Colonel Parker dans Elvis.

Luhrmann filme la beauté et la jeunesse et révèle des acteurs en les magnifiant comme jamais, tels Claire Danes, Carey Mulligan ou dernièrement Austin Butler, magnétique en Elvis Presley. Et dire qu’il faudra sans doute attendre encore quelques années avant son prochain film…

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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