Arabesque, pourquoi c’est culte ?

Pour sa détective en herbe…

Jessica Béatrice Fletcher est une professeure d’anglais veuve et à la retraite, reconvertie en romancière de polars à succès. Ce dont elle raffole, c’est observer les petites manies des autres, ce qui la conduit à s’improviser détective et résoudre des affaires criminelles sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. À chaque fois qu’elle fait la promotion d’un de ses livres aux États-Unis ou à travers le monde, il lui arrive quelques embrouilles dont elle doit s’extirper avec sa malice légendaire ou déjoue des intrigues qui laissent pantois les enquêteurs. Elle aime d’ailleurs tellement mettre son nez là où elle ne devrait pas, qu’elle est fichée au FBI, à la CIA et au KGB, sans que cela ne l’empêche pour autant de continuer.

En somme, un personnage facétieux qui rappelle la Miss Marple d’Agatha Christie, avec davantage de pulls en mohair et de permanente blonde.

Pour son interprète…

Jessica Fletcher n’aurait pas permis à la série Arabesque de battre des records d’audience et de tenir le rythme de 263 épisodes de 50 minutes, répartis sur 12 saisons (sans oublier quatre téléfilms), si elle n’avait été interprétée par une actrice d’exception qui vaut à elle seule le déplacement. Au moment où Angela Lansbury accepte le rôle, elle est déjà une immense star dans le monde entier et surtout au Royaume-Uni. Elle a joué dans plusieurs grosses productions hollywoodiennes (Sous le ciel bleu de Hawaï avec Elvis Presley, Harlow, la blonde platine ou encore Samson et Dalila, péplum de Cecil B. DeMille) et également chanteuse, a régné sans partage sur Broadway, en créant notamment le rôle féminin de Sweeney Todd.

Elle était d’autant plus parfaite pour incarner Jessica Fletcher, qu’elle avait déjà donné vie à Miss Marple au cours de deux adaptations cinématographiques de la sémillante retraitée. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle est choisie pour devenir l’héroïne (et la future productrice) d’Arabesque entre 1984 et 1996. Un rôle en or, puisqu’il lui a permis de glaner quatre Golden Globes de la meilleure actrice.

Pour ses épisodes remplis de stars…

À la manière d’un La Croisière s’amuse ou d’un Columbo, Arabesque était aussi l’occasion, à chaque épisode ou presque, de faire venir des stars déjà bien installées ou en devenir. Une attraction pour les spectateurs, en plus des galéjades de Jessica Fletcher. On a pu ainsi y revoir Linda Blair post-L’Exorciste, Michael Brandon de La Petite Maison dans la prairie, Cyd Charisse, Andy Garcia, James Coburn, Mickey Rooney, Tom Selleck en tant que Magnum lors d’un épisode cross over… Mais aussi de futurs visages familiers : Courteney Cox, Jim Caviezel, Juliana Margulies, Neil Patrick Harris ou encore George Clooney.

C’était ça, Arabesque, des intrigues à suspense, une enquêtrice culottée, des doses d’humour savamment saupoudrées et un casting souvent plein de surprises. Une série policière pétillante dont les multi-diffusions confirment son aura quasi indémodable.