Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique pourquoi c’est culte. Ce mois-ci, à l’occasion de sa sortie en combo DVD-Blu Ray, c’est au film Au nom du Père de Jim Sheridan que l’on s’attelle. Direction Belfast, Aye !
Au nom du père, c’est quoi ?
Si vous n’aviez jamais entendu parler d’Au nom du Père de Jim Sheridan sorti en 1993, voici l’occasion de vous rafraîchir un coup la mémoire : Belfast, 1974. Gerry Conlon, jeune voyou sans particulière orientation politique, fuit le conflit armé que mènent IRA et soldats britanniques dans son Irlande du Nord natale, afin de s’installer à Londres, vivre d’amour et d’eau fraîche dans une communauté hippie. Un soir, ayant le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment, il se retrouve accusé d’avoir posé une bombe dans un pub de la banlieue londonienne, et se retrouve accusé de terrorisme avec 3 de ses compères. Les Quatre de Guildford, haïs de l’opinion publique et de l’appareil d’état britannique, se voient torturés et menacés, leurs aveux extorqués, et toute la famille de Gerry est accusée d’avoir conspiré avec lui. Tous sont traduits devant la justice, et Gerry est condamné à perpétuité, peine qu’il purgera en compagnie de son père Giuseppe, avec qui il partage sa cellule. Leur quotidien en prison, puis leur combat pour la vérité, rempliront le reste de ce film poignant et engagé, à voir si vous l’aviez manqué.
Un film sans concession sur des blessures encore ouvertes
Si Au nom du père a tant fait parler de lui, notamment à sa sortie en 1993, c’est parce que l’histoire qu’il raconte est une histoire vraie. Les Quatre de Guildford, nom de la ville où l’explosion du pub a tué 5 personnes, et le complot judiciaire se transformant en une affaire d’état, ont secoué l’opinion publique britannique, sur un sujet déjà très sensible et épineux, celui de la légitimité des actions de l’IRA provisoire, l’armée résistante irlandaise. Le conflit, encore très vif, est toujours délicat à aborder, et le complot qu’ont subi les personnages du film cristallise parfaitement tous ces éléments. Le film a été acclamé par la critique, car il nous offre une vision sans concession ni ménagement pour les Britanniques, Gerry Conlon lui-même ayant participé à l’élaboration du scénario. Nominé pour 7 Oscars en 1994, le film de Jim Sheridan n’aura malheureusement aucune statuette, la compétition avec Philadelphia, La Liste de Schindler et Jurassic Park n’ayant pas fait de cadeaux cette année-là.
Une performance digne de l’enjeu
Le film, et l’histoire qu’il raconte seraient déjà des arguments suffisants pour vous convaincre à y jeter un coup d’œil, le tableau ne serait pas complet sans mentionner l’exceptionnel travail des acteurs, à commencer par celui de Daniel Day-Lewis dans le rôle de Gerry Conlon. Si on le connait dans des rôles plus symboliques de sa filmographie, comme ceux de Bill le boucher dans Gangs of New-York, de Hawkeye dans Le Dernier des Mohicans, celui-ci lui va à ravir, s’étant préparé au rôle en se faisant enfermer en prison, et en subissant de réels interrogatoires très musclés. Mais Daniel Day-Lewis n’est pas le seul à briller devant la caméra, il faut aussi souligner la prestation magnifique de Pete Postlethwaite, qui interprète le père de Gerry, embarqué lui aussi dans cette affaire. Le film offre une belle introspection sur leur relation père-fils, et leur interprétation se marie parfaitement. Enfin, la dernière palme revient à Emma Thompson, incarnant leur avocate se battant pour faire éclater la vérité, et livrant à la fin du film une puissante plaidoirie. Au nom du père est donc un film poignant, porté par un casting puissant, sur un thème délicat et chargé, ce qui le classe sans hésiter dans la catégorie des films cultes !
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