LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Carole B. (Nesle la Vallée). Dans les années 1960, Elwood vit avec sa grand-mère à Tallahassee. C’est un brillant élève qui aime écouter en boucle les discours de Martin Luther King depuis son plus jeune âge. À l’entendre, il croit en l’avenir, en l’égalité prochaine des droits entre Blancs et Noirs…
Nickel Boys
Le coup de cœur de Carole B. (Nesle la Vallée)
Dans les années 1960, Elwood vit avec sa grand-mère à Tallahassee. C’est un brillant élève qui aime écouter en boucle les discours de Martin Luther King depuis son plus jeune âge. À l’entendre, il croit en l’avenir, en l’égalité prochaine des droits entre Blancs et Noirs. Il est persuadé que, lui aussi, bientôt, pourra accéder au restaurant, s’asseoir dans un bus, intégrer toutes les universités qu’il souhaite, sans distinction de couleur de peau.
Être confronté aux injustices
Mais alors qu’Elwood se voit ouvrir les portes d’une prestigieuse université, il est victime d’une terrible erreur judiciaire. Et au lieu de se retrouver assis sur les bancs de la faculté, il se retrouve parachuté à Nickel, un camp de redressement pour jeunes hommes indisciplinés.
Un endroit à part, où jeunes blancs et noirs sont séparés, où les lois ne sont pas les mêmes pour tous et ne suivent aucune règle.
Un endroit où on ne sait combien de temps on restera.
Un endroit où des jeunes disparaissent de manière inexpliquée…
Croire malgré tout
Rarement, j’ai eu autant d’empathie pour un personnage de roman. Elwood a foi en l’Homme quelle que soit sa couleur de peau. Il est convaincu de l’évolution des mentalités, puisque des lois sont votées dans ce sens.
Mais les mauvaises traditions ont la peau dure et on voit qu’entre le moment où des lois sont votées et le moment où elles sont appliquées, il s’écoule un temps qui peut paraître parfois infini. Les mentalités ont du mal à changer, il faut du temps. Quand les jeunes blancs sont bercés par la haine des noirs, il n’est pas facile de leur ouvrir les yeux. Le changement de vision peut s’avérer long, très long…
J’ai découvert la plume de Colson Whitehead à travers ce roman qui s’avère juste, fluide, empathique à l’égard de son personnage !
Un livre fort qui interpelle et bouleverse à la fois !
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Parution le 19 août 2020 – 272 pages
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Charles Recoursé