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Tous les vivants de C.E Morgan : une femme entre soumission et libération

20 mai 2020
Par Le Cercle Littéraire
Tous les vivants de C.E Morgan : une femme entre soumission et libération
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LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). C.E Morgan nous avait enthousiasmés il y a quelques mois avec Le sport des rois. On découvre ici ses débuts d’écrivaine avec ce roman d’apprentissage qui laisse déjà entrevoir une force et une maturité parfaitement maîtrisées.

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Tous les vivants

Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)

C.E Morgan nous avait enthousiasmés il y a quelques mois avec Le sport des rois. On découvre ici ses débuts d’écrivaine avec ce roman d’apprentissage qui laisse déjà entrevoir une force et une maturité parfaitement maîtrisées.

Tous-les-vivants-CE-MorganUn mariage de raison ?

Aloma et Orren vont unir leur solitude ; lui va s’occuper de la ferme dont il a hérité à la mort de sa famille, Aloma, orpheline, va s’occuper de lui, laissant de côté son désir évident de poursuivre l’étude du piano.

Un scénario simple, la vie quotidienne de tous, entre désir refoulé et rentabilité journalière.

Est-ce le destin de chaque femme de se sacrifier ? Est-ce le lot de chaque homme d’imposer ses choix? « Femme, dit-il, comme si ce simple mot était en lui-même une phrase entière, et pas uniquement une forme d’avertissement, je tuerai ce putain de coq quand je l’aurai décidé. »

Peu à peu tandis que le couple semble se déliter, on assiste à l’affirmation de la personnalité d’Aloma, forcée par son désir de se réapproprier la pratique du piano, et son besoin d’émancipation.

Il y a la maison d’Orren où elle s’efforce de faire ce qu’on attend d’elle, et le dehors où elle se réalise, éprise de liberté et d’un désir nouveau pour un homme rencontré.

Ou une aliénation…

C’est cette aspiration à la liberté que C.E Morgan décrit finement, par petites touches, toujours en apesanteur, liée à la nature, parfois rustre et parfois magnifiée. On sent les atermoiements d’Aloma, ses réflexions sur le sens de sa vie, pas à pas, sans qu’il y ait de modifications profondes, mais en même temps chaque petite touche lui faisant faire une embardée décisive.

Son questionnement est toujours le même : « avait-elle un jour été comblée ? » à quoi sert-elle ? Est-elle aimée ? Est-elle la bienvenue quelque part ?

Elle mène cependant sa vie de femme sans entraves apparentes, blessée au fond d’elle-même mais apaisée en surface, comme si deux personnalités l’habitaient, et que l’une ou l’autre prenne alternativement le dessus, comme deux organes indispensables à la survie d’une même personne.

Soumission et libération prennent ici leur véritable sens, avec une intensité magistrale.

Parution le 9 janvier 2020 – 240 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Mathilde Bach

Tous les vivants, C.E Morgan (Gallimard) sur Fnac.com

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