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Le sang ne suffit pas d’Alex Taylor : la cruauté loin des clichés du western

14 mai 2020
Par Le Cercle Littéraire
Le sang ne suffit pas d’Alex Taylor : la cruauté loin des clichés du western
©dr

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). Ici nous est racontée la lutte pour l’appropriation des territoires indiens lors de l’arrivée de la colonisation.

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Le sang ne suffit pas

Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)

Ici nous est racontée la lutte pour l’appropriation des territoires indiens lors de l’arrivée de la colonisation.

Le sang ne suffit pas, Alex Taylor Marchandise humaine


Nous sommes en 1747 et nous suivons Reathel dans les Crazy Jack Mountains, un chien loup pour compagnon, un chien qui tue. Il s’éloigne de la ferme où il a perdu sa famille.

Il rencontre une femme squaw de sang mêlé, enceinte, sur le point d’accoucher. Elle s’est échappée du fort de Bannock. La guerre sommeille entre les Indiens et une communauté de colons cosmopolites où sévissent le docteur Crabtree et ses acolytes, les frères Aubry. Tous recherchent la squaw et son enfant, car pour maintenir la paix avec les Indiens, il est de coutume de tirer au sort une prostituée sur le point d’enfanter qui devra céder son enfant au chef de la tribu, en signe d’apaisement. Un enfant promis par les Anglais au chef shawnee.

Une lutte sans merci


Entre sauvagerie, habitats nauséabonds, croyances hostiles et prises de pouvoir éphémères, une lutte se joue pour récupérer Della et sa fille. Les Indiens songent à un affront et sont prêts à déclarer la guerre.

Un western à la fois glauque et lumineux, de par les détails du quotidien, la bestialité de chacun (on se rassasie de placenta ou même de membres humains…), la survie au jour le jour, l’enjeu aléatoire d’un enfant à récupérer dont chaque camp s’approprie le droit.

La faim est omniprésente, tout le monde cherche à sortir de cet hiver interminable, soit par commerce, soit par troc, soit par férocité, le tout supervisé par la présence ponctuelle d’une ourse particulièrement dévastatrice.

La lueur d’espoir


Aucune pitié pour qui que ce soit. Le froid, la faim, la vengeance, c’est noir, très noir. Rien n’est laissé au hasard, les croyances des Indiens lues dans les oracles, les croyances des blancs, partagées entre savoirs médicaux sommaires et relations sociales accommodantes.

La cruauté du livre nous garde en éveil et l’Espoir arrive enfin par la métamorphose de Della. De « fille timide et discrète », de « silencieuse ravissante », elle devient vengeresse, gaillarde, et tout en protégeant son enfant, elle apparaît enfin comme la raison d’être et la lumière de ce roman glaçant.

Parution le 28 mai 2020 – 320 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anatole Pons-Reumaux

Le sang ne suffit pas, Alex Taylor (Gallmeister) sur Fnac.com

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