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La disparition de Lucky Peterson donne le blues

18 mai 2020
Par Mathieu M.
La disparition de Lucky Peterson donne le blues

Le chanteur et guitariste de blues et de jazz Lucky Peterson, nous a quittés ce dimanche 17 mai, après plus de cinquante ans de carrière. Il venait d’achever une vaste tournée pour célébrer cet anniversaire qui résonne aujourd’hui comme un adieu festif et solaire, à l’instar de sa musique.

Orgue, guitare et jazz pour un jeune prodige

Mourir à 55 ans, l’année où l’on fête 50 ans de carrière… Comment une telle chose est-elle possible ? Tout simplement parce que le jeune Judge Kenneth Peterson (son nom de baptême), devenu Lucky Peterson, a commencé la scène à l’âge de cinq ans. Un véritable prodige dû à une enfance baignée dans la musique : son père est le guitariste et chanteur James Peterson et tenait un club de blues où jouaient la plupart des titans des années 1960, de Buddy Guy à Muddy Waters, en passant par Junior Wells ou Koko Taylor.

Quand le tout jeune Lucky montre ses dispositions pour la musique, son père ne lui donne pas n’importe qui comme professeurs : il prend des cours d’orgue en compagnie de Bill Doggett, puis Jimmy Smith. Lucky est tellement doué qu’il est repéré par Willie Dixon qui le met sur scène à ses côtés. Le public est ébahi, notamment quand Lucky reprend du James Brown à la télévision ou joue de la guitare. Le jeune homme a le jazz dans le sang et sa carrière grandissant, il accompagne sur scène des artistes comme Mavis Staples, Bootsy Collins et Mighty All Stars.

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Une discographie tardive, mais étoffée

Il faudra tout de même attendre 1989 pour que sorte son premier album solo, Lucky Strikes, un opus qui en amènera bien d’autres. Lucky enregistre en effet de nombreux albums dans les années 1990 et 2000, comme Triple Play en 1990, Lifetime en 1995, un hommage à Mahalia Jackson avec Mavis Staples (Spirituals & Gospel Dedicated To Mahalia Jackson en 1996), Double Dealin’ en 2001, ou Black Midnight Sun. En 2009, paraît The Organ Soul Sessions, un triple album de reprises dédié aux artistes qui l’influencent alors, comme Quincy Jones, Amy Winehouse ou Johnny Cash.

Il signe son opus le plus intimiste en 2014, The Son Of A Bluesman, dans lequel il raconte son enfance sous les feux des projecteurs. Il consacre une tournée en 2017 à Jimmy Smith (suivie de l’album live Tribute to Jimmy Smith) et en 2019, il décide de célébrer en grande pompe son demi-siècle de scène avec un ultime album, 50 Just Warming Up. L’occasion de montrer son savoir-faire entre blues électrique, ballades soul et rythmes de jazz qui ont fait sa marque de fabrique, pour le plus grand plaisir de ses fans du monde entier.  

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Article rédigé par
Mathieu M.
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