Article

Paul Auster : sa vie dans les mots

15 janvier 2020

・ Par Melanie C.

©dr

Un nouveau livre « hors-série » pour Paul Auster en cette rentrée littéraire de janvier 2020 : Une vie dans les mots, recueil d’entretiens avec la professeure danoise I.B. Siegumfeld, vient d’être publié. L’occasion de revenir sur l’œuvre et la biographie d’un des plus grands écrivains vivants de la littérature américaine.

Un grand homme de lettres

Depuis trente ans, l’œuvre de Paul Auster investit de nombreux champs de la pensée. Langage, identité, famille, Amérique : le corpus de l’écrivain brasse un vaste spectre de thématiques. Celles-ci sont traitées dans Une vie dans les mots, ouvrage d’entretien accordé par le maître à Inge Birgitte Siegumfeldt, créatrice du Centre Paul Auster de l’université de Copenhague. Un livre qui vient expliquer et compléter les célèbres fictions qui ont fait la réputation du natif de Newark.

Une trilogie newyorkaise comme premier fait d’arme

La Cité de verre, Revenants, La Chambre dérobée : entre 1985 et 1988, ces trois romans newyorkais contribuent à faire connaître le nom de Paul Auster au grand public international. Dans cette trilogie, la voix du narrateur (différent d’un tome à l’autre) dit bien la problématique de l’identité. Les héros, souvent écrivains, y interrogent leur vie tout en participant à des enquêtes, usurpant des noms, ou cherchant dans Manhattan un sens à leur vie.

Vingt ans au sommet

Dans les années qui suivirent, Paul Auster réussit le tour de force de maintenir son œuvre, en variant ses sujets. Si Léviathan s’inspire en partie de son lien avec Sophie Calle et se passe dans l’intimité d’un écrivain, Mr Vertigo s’inscrit dans la lignée des grands récits mythologiques américains, à la façon des films de Paul Thomas Anderson, en évoquant le racisme et le rêve américain dans un roman flirtant avec le fantastique. Au début des années 2000, Brooklyn Follies ou La Nuit de l’oracle le voit explorer le thème du passé avec une réussite similaire, et renouer avec la matière de L’Invention de la solitude, son premier livre, consacré entre autres à la mort de son père. Depuis, avec 4 3 2 1, il a renouvelé sa forme littéraire, et travaillé à une construction complexe mais lisible de ces récits de fiction, après une carrière qu’il l’a vu également écrire pour le cinéma, rédiger des poésies et des essais biographiques, comme Chronique d’hiver ou Excursions dans la zone intérieure.