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Né d’aucune femme, Franck Bouysse : les cahiers de Rose

24 novembre 2019
Par Le Cercle Littéraire
Né d’aucune femme, Franck Bouysse : les cahiers de Rose
©dr

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). Le style de Franck Bouysse est de ceux bien ancrés dans la terre, profondément arrimés, de ceux qui prennent corps dans l’enracinement des légendes, dans les histoires qui épouvantent et qui émeuvent.

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Né d’aucune femme

Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)

Le style de Franck Bouysse est de ceux bien ancrés dans la terre, profondément arrimés, de ceux qui prennent corps dans l’enracinement des légendes, dans les histoires qui épouvantent et qui émeuvent.

Des cahiers retrouvés

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Ce livre-ci n’est pas différent des autres. Une enfant est vendue par son père au forgeron d’un autre village ; enfant chérie perdue pour sa mère, ses sœurs, elle devient la propriété d’une autre famille. Une famille qui l’a achetée pour des fins inavouables.

Son histoire est racontée à partir de cahiers découverts par un prêtre, sur sa dépouille, avant sa mise en terre. Cahiers secrets de celle qui, contre toute attente aimait les mots.

Une enfance perdue


On découvre les évènements peu à peu à travers l’innocence de Rose qui raconte les choses comme elle viennent, comme une évidence, avec sa logique d’adolescence, les pieds sur terre, et la simplicité en prime, à travers les états d’âme de son père, et à travers le regard amoureux d’Edmond, l’homme à tout faire chez qui on devine un passé chargé d’ambiguïté.

Le choix des styles


Comment raconter alors une histoire aussi sordide ? Franck Bouysse s’y emploie par un traitement différent des chapitres attribués aux uns et aux autres : la première personne et le présent pour Rose, toute en simplicité, docilité, naïveté, se créant sa propre personnalité. Le ton narratif pour son père plein de remords et de déductions hasardeuses. Pour Edmond, la poésie et le souffle déchirant de celui qui sait, mais dont la lâcheté empêchera peut-être de forcer le destin.

 

Toute la beauté du livre tient au style de l’auteur : de la finesse pour dire l’horreur, du ciselé pour raconter les âmes tordues, de la simplicité pour illuminer la noirceur. C’est ce style qui fait que l’histoire de Rose est supportable.

Et ça nous touche en plein cœur.

 

Parution le 10 janvier 2019 – 336 pages

Né d’aucune femme, Franck Bouysse (La Manufacture de livres) sur Fnac.com

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