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Le langage des fleurs de Holly Ringland

15 mai 2019
Par Le Cercle Littéraire
Le langage des fleurs de Holly Ringland
©dr

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Hervé V. (Brienne-Le-Château). Ce livre raconte déjà son histoire par la couverture, comme une nuit sombre où perlent de leurs éclats des fleurs australiennes, aux couleurs vives, à la beauté magnétique, aux formes multiples. Le fond nocturne, révèle un tableau dont les fleurs sont le premier rôle, dans cette histoire au titre révélateur Les Fleurs sauvages.

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Les Fleurs sauvages

Le coup de cœur d’Hervé V. (Brienne-Le-Château)

Ce livre raconte déjà son histoire par la couverture, comme une nuit sombre où perlent de leurs éclats des fleurs australiennes, aux couleurs vives, à la beauté magnétique, aux formes multiples. Le fond nocturne, révèle un tableau dont les fleurs sont le premier rôle, dans cette histoire au titre révélateur Les Fleurs sauvages.

Comme un herbier

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Mais l’auteure australienne, Holly Ringland, avec ce premier roman dessine son œuvre avec une minutie d’orfèvre. Chaque chapitre fait briller une étoile pour le mettre en lumière, une fleur, une plante, avec son nom, sa signification, sa racine latine, comme un herbier. Cette parenthèse caresse tout le chapitre, comme si ces fleurs avaient leur propre langage. Une continuité de leur vie s’enroule dans celles des personnages, elles ne sont ni un décor, ni un paysage, mais des personnages d’une force immuable de ces vies qui fourmillent dans cette histoire.

Une saga familiale au féminin

Les Fleurs sauvages chantent avec beaucoup de douceur une saga océanique très féminine. La plupart des personnages sont des femmes, les hommes ont des rôles furtifs, ancrés dans un souvenir amoureux et malsain, une dualité habite ces hommes, au destin mortel et fuyant. Ces femmes creusent le sillon de leur vie dans le secret du silence et la parole des fleurs, comme une prison fleurie. Elles sont esclaves des traditions familiales, leur mutisme est le fil conducteur de ce roman. Les fleurs s’unissent à des livres pour un mariage d’amour si naturel, les contes enchantent les rêves des enfants, les adultes chantent le langage des fleurs, les mots sont aux creux de leurs mains, dès leur enfance, ceux des livres et ceux des fleurs, mais leur voix est sourde dans l’esprit de ces femmes, le silence est un refuge dangereux, les secrets des tombes vivantes, les choix sont égoïstes.

Fleurs et légendes

Sans trop révéler le roman, disons que Holly Ringland de ce refrain fleuri, sème en nous un jardin, un Eden de fleurs sauvages, de senteurs incroyables. Comme dans Le Parfum de Patrick Süskind, où les odeurs embrasent notre chair, les couleurs papillonnent en nous d’une danse multicolore, la végétation s’ouvre à nous comme un trésor caché. Il y a aussi dans ce roman le cœur de l’Australie avec ses décors variés, le bord de mer, le désert et sa terre rouge sang, ce territoire ancien des aborigènes, aux légendes du cœur de la terre sauvage. Les variétés végétales du territoire parsèment le livre tout le long de son histoire. Holly aime avoir la maitrise des histoires, ce lieu où travaille Alice au centre des terres est une pure invention, entremêlée des songes d’histoire vraie recueillies ici et là, comme beaucoup de contes et légendes se diffusant dans ce roman, d’horizon divers, du Mexique, de Bulgarie, des Aborigènes Arrernte, des Philippines…

Une malédiction familiale

Pour Holly Ringland l’amour est comme une malédiction à travers les différentes générations de cette famille, une forme de maladie génétique, transmise de femmes en femmes, que l’héroïne, Alice, guérira peut-être. Il y a dans ce roman une explosion d’émotions, Holly Ringland distille avec ses mots une musique où la mélancolie émotive se consume lentement, vous effleurant la peau comme le vent chaud balayant la terre rouge du centre de l’Australie. Perle dans vos yeux une lueur incertaine et douloureuse de cette eau faisant chavirer les cœurs de ces femmes : la rivière berceau des amours naissant, la mer soulageant les maux et les douleurs physiques, les bains et douchent apaisant l’esprit et le corps. Mais le feu est aussi présent comme la tragédie du début de l’histoire, avec ce conte du phénix renaissant de ses cendres et cet adage récurrent, le feu devient un sortilège, transformant une chose en une autre. Ces histoires pour une petite fille sont une sorte de magie, ce qui transformera la vie de l’héroïne Alice, ce prénom d’une petite fille de conte.

Ce roman est un fleuve de larmes et d’émotions, de fleurs et de livres, d’amour et mort, de contes et de légendes, d’Australie et d’ailleurs. Alice personnage principale de 9 ans cristallisera de son caractère, de sa fougue de son innocente de son amour pour les fleurs et les livres, le souvenir de sa mère se baignant dans la mer le corps parsemé d’ecchymoses, grandissant avec le drame de ses parents morts, d’un grand-mère l’élevant dans une ferme de fleur, s’évadant vivre sa propre histoire dans les profondeurs des terres australiennes hantées par des traditions ancestrales, pour enfin construire sa propre histoire en se libérant des secrets familiaux.

Parution le 2 mai 2019 – 432 pages

Traduit de l’anglais (Australie) par Anne Damour

Les Fleurs sauvages, Holly Ringland (Mazarine) sur Fnac.com

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