Critique

Le Batman d’Enrico Marini : sombre prince charmant

10 septembre 2018
Par Antoine
Le Batman d'Enrico Marini : sombre prince charmant

Quand la toute-puissante écurie de comics DC confie une aventure de Batman à un auteur francophone, c’est l’émoi garanti parmi les fans ! Le 3 novembre paraît ainsi une des rares collaborations entre le monde US et la bande dessinée européenne : Dark Prince Charming, sous la houlette du célèbre Enrico Marini !


Batman, the dark prince charming de Enrico Marini

Un artiste complet

Les fans d’Enrico Marini ne seront pas surpris par cette excitante association. Le style de l’auteur-dessinateur (d’origine italienne, suisse et française !) a toujours été très proche de l’iconographie prisée par les comics US : héros athlétiques aux mâchoires carrées, dessin dynamique aux couleurs flamboyantes et un découpage extrêmement cinématographique. Ce n’était peut-être qu’une question de temps avant que l’auteur à succès des Aigles de Rome ou Le Scorpion (vendu à plus de deux millions d’exemplaires à travers le monde) ne s’attaque aux mythe de l’homme chauve-souris… Avec Marini, c’est l’un des artistes les plus talentueux et les plus complets de sa génération qui fait son entrée dans la maison DC. Le style nuancé et littéraire de la BD franco-belge rencontre la force brute du comics américain, pour un résultat détonnant.

Une alliance bien réfléchie


De telles collaborations transatlantiques sont rares, et d’autant plus mémorables. La dernière en date qui vient immédiatement à l’esprit est Jeunes filles en fuite, la collaboration entre Milo Manara et Chris Claremont, un des pères fondateurs des X-Men. Plus expérimental que véritablement abouti, l’album jette pourtant des ponts intéressants entre deux écoles distinctes mais qui se rejoignent au final dans leur amour du récit. Pour son Batman, un diptyque dont la seconde partie est annoncée pour le printemps 2018, Marini opte pour une trame plutôt classique et des personnages bien aimés de la fanbase du « caped crusader ». En dehors de Batman, apparaissent ainsi le Joker en éternel Némésis mais aussi Harley Quinn et la voluptueuse Catwoman. L’auteur jouerait-il la sécurité ?

Batman, the dark prince charming de Enrico MariniBatman, the dark prince charming de Enrico Marini

Dark Dad Rising ?

Au cœur de The Dark Prince Charming, on trouve donc Alina, une petite fille dont la mère prétend que Bruce Wayne est le père. Mais quels liens entretient-elle vraiment avec les antagonistes ?  Plongé dans un Gotham plus gothique que jamais et nappé de couleurs sépias, cet album est une lettre d’amour au plus grand détective de tous les temps. Pour autant Marini s’approprie la mythologie du héros masqué, en témoigne le personnage d’Alina, une création audacieuse dont on mesurera l’impact dans le monde de Batman à la fin du prochain album… Fidèle à son style, Marini nous offre un récit extrêmement bien rythmé et émouvant. Une collaboration qui tient toute ses promesses et enrichit considérablement l’univers d’un héros indémodable.

Parution le 3 novembre 2017 – 72 pages

Batman : The dark prince charming, Enrico Marini (Dargaud) sur Fnac.com

Planches de Enrico Marini © Dargaud – 2017 

Article rédigé par
Antoine
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