LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. (Lyon). Babe, magnifique jeune femme de la haute société new-yorkaise est l’un des « Cygnes de la Cinquième avenue » les plus convoités. Son style et sa grâce séduisent un certain Truman Capote qui, derrière les apparences, perçoit la tristesse de cette jeune femme seule.
Les Cygnes de la Cinquième Avenue
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Ce cygne triste
Lillie Mac Faulk, originaire de l’Alabama, rêve de venir à New-York. Elle épouse Joe Capote, avec lequel elle a un fils : le fameux Truman Capote. Truman a une enfance très difficile car sa mère le hait. Elle l’inscrit dans une école militaire : son rêve est d’accéder à l’élite de New-York, à son luxe et son confort. Il se lie d’amitié avec Barbara Cushing Mortimer Paley, jeune femme bourgeoise qui est la perfection incarnée, mariée à Bill. Tous deux vivent dans le confort matériel mais leurs relations sont superficielles. Babe, sous son élégance et sa beauté, est profondément triste et seule.
Le chéri de ces dames
Sa relation avec Truman Capote la distrait et lui permet d’être davantage elle-même. Les cygnes, ces femmes aisées du New-York des années 1950, se réunissent régulièrement et tiennent salon. Truman est convié et s’intègre très rapidement. Il les complimente, leur accorde une grande importance et parfois les conseille. C’est le « chéri » de ces dames. Mais une amitié particulière le lie à Babe. Il sent que sa vie auprès d’un mari volage est difficile. Il devient son confident. Il lui apporte la fantaisie, l’admiration, la courtoise et l’estime. Toutes ces valeurs simples qui embellissent la vie. Mais quand Truman, à la demande de la presse, doit écrire une nouvelle, l’inspiration lui manque. Il décide de s’inspirer de la vie de ses amies. Malheureusement tout va dégénérer et Truman va se retrouver seul. Va-t-il trahir Babe ? Va-t-il accepter cette solitude ?
Mélanie Benjamin nous livre un roman sur la vie de ces femmes célèbres qui consiste à vivre dans le paraître. C’est un livre sublime où l’on perçoit l’enfermement de ces femmes dans leur carcan et l’étroitesse de leur vie. Une splendide démonstration que la richesse n’aide en rien à l’épanouissement intellectuel. La réussite de leur vie se limite à un rôle de « potiche » au bras d’un homme puissant. Nous côtoyons Lauren Bacall, Franck Sinatra, Humphrey Bogart, Ernest Hemingway… Et l’histoire du New-York de cette époque est jalonnée par l’arrivée au pouvoir de Nixon, la guerre du Vietnam, les hippies, le LSD, les Rolling Stones…
Un livre passionnant, très plaisant et d’une grande réalité. À lire absolument.
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Paru le 29 mars 2017 – 432 pages
