Direction la plage ! Le nouveau roman de Chantal Thomas, Souvenirs de la marée basse, se déroule en effet, pour une large part, en bord de mer. On y suit le parcours de la mère de l’auteur, véritable héroïne de cette chronique familiale largement teintée de Soleil et de varech. Après Cafés de la mémoire, cette nouvelle incursion autobiographique est à découvrir.
Avoir pied
Nager, toujours nager, qu’importe les vents, les vagues ou les températures. Telle était l’activité la plus constructive de Jackie, la mère de Chantal, figure de proue des Souvenirs de la marée basse. C’est elle que l’on suivra, d’Arcachon à Menton, durant un récit où les plages jouent le rôle de lieux de mémoire, de terrain de jeu, de lande mélancolique. Toute sa vie, Jackie aura été une inconditionnelle des bords de mer, laissant à sa fille le soin de se construire sur un coin de sable, au cours d’une enfance passée à aller à la plage le plus souvent possible.
Vagues de souvenirs
Il y a des recoins de la mémoire que l’on souhaite tenir secrets. Chantal Thomas, au contraire, ne ménage ni sa mère ni sa propre expérience au moment de construire Souvenirs de la marée basse. À l’instar des Cafés de la mémoire, elle y déroule, par le biais d’impressions, d’émotions, d’instants, le fil d’une vie enfantine dans laquelle l’amour maternel a toujours eu une place. Lié bien sûr au contexte géographique, mais aussi aux croyances de la narratrice sur les éléments, le récit s’engage contre vents et marées dans son enjeu principal : raconter une famille dans un seul et même lieu (la plage) et deux mouvements (la nage, la marche sur le littoral). Un geste quasi jusqu’au-boutiste, mais qu’accomplit parfaitement l’auteur des Adieux à la reine, grâce à une fluidité d’écriture qui vous bercera aussi agréablement que quelques vagues un soir d’été indien.
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Parution le 17 août 2017
Souvenirs de la marée basse, Chantal Thomas (Seuil) sur Fnac.com
