Critique

Petit Vampire, le serment des pirates : l’origine de l’espèce

17 juillet 2017
Par Béatrice
Petit Vampire, le serment des pirates : l’origine de l’espèce
©DR

Après douze ans, Joann Sfar redonne vie à son héros emblématique Petit Vampire dans une nouvelle trilogie aux éditions Rue de Sèvres. Et le premier tome tout juste paru, Le Serment des pirates, augure le meilleur.

Le-serment-des-piratesPetit Vampire sort du cercueil

On le sait, c’est la mode des préquels, des séquels, des spin off, des reboots et autres crossovers. Le vocabulaire est cinématographique, mais le phénomène s’élargit aux autres domaines. Dont la bande dessinée. Dont Joann Sfar. En 2015, il avait déjà donné suite aux aventures introspectives de son Chat du rabbin. En 2017, douze ans après sa dernière aventure, l’auteur hyperactif redonne corps à son Petit Vampire si attachant et si emblématique pour un nouvel arc narratif en trois volumes. Cette suite n’en est pas vraiment une, puisqu’elle ne se situe ni avant, ni après les précédentes aventures de Petit Vampire, mais au même moment, selon un nouveau point de vue. Un… simulquel ?

Naissance d’un vampire

En 1999, Petit Vampire s’ennuyait ferme, au point de pénétrer la nuit dans l’école voisine pour faire les devoirs du jeune Michel. En 2017, Le Serment des pirates raconte la même histoire mais fait la lumière sur les causes et conséquences. L’album s’ouvre sur la transformation de ce jeune garçon et de sa mère Pandora en vampires, la rencontre avec le Capitaine des morts et la création d’un ennemi juré, le Gibbous. Car comme tout héros digne de ce nom, Petit Vampire est l’instigateur inconscient de son antagoniste, le Gibbous à tête de lune. Placé sous le sceau de l’aventure, ce Petit Vampire millésime 2017 est épique, au rythme enlevé servi par le graphisme unique de Joann Sfar et les couleurs magiques de sa comparse Brigitte Findakly (fameuse coloriste et plus récemment auteur du touchant Coquelicots d’Irak).

La mort vous va si bien

Car l’esthétique cumulée du duo Sfar-Findakly (épaulé au scénario par Sandrina Jardel, l’ex-compagne de Joann Sfar) est moderne et merveilleuse, en adéquation parfaite avec la candeur profonde des personnages. Le récit est dense, offrant une multitude de petits tableaux qu’on aime regarder autant que lire. Les interrogations de Petit Vampire se font toujours aussi délicieuses mais plus existentielles (« Un mort-vivant peut-il devenir un mort-mort ? »), Sfar se tournant plus vers l’introspection adulte de Grand Vampire que vers l’humour jeunesse des précédents albums de Petit Vampire. Qu’on se rassure : tout cela n’empêchera pas le monstre Marguerite d’offrir quelques pots de caca dans ce Serment des pirates. Ouf.

Parution le 6 mai 2017 – 64 pages

Petit Vampire, Tome 1, le serment des pirates, Joann Sfar (Rue de Sèvres) sur Fnac.com

Photo de Joann Sfar © Joël Saget

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