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Cyclisme : Thomas vainqueur, la Sky à une autre altitude

30 juillet 2018
Par Valentin
Cyclisme : Thomas vainqueur, la Sky à une autre altitude

Cette 105e édition a eu du mal à l’allumage mais est montée crescendo en rythme pour offrir 10 derniers jours de haut niveau. Resteront en mémoire la défaillance de Froome, les envolées d’Alaphillipe, la déception relative de Bardet et la suprématie des Sky, illustrée par la victoire de Geraint Thomas, gallois de 32 ans au sommet de son cyclisme.

Parcours et chiffres clés 

Ce fut l’une des particularités de cette édition 2018 en version cocorico : le parcours était presque exclusivement sur le sol français puisque seulement 15km ont « débordé » sur le sol espagnol. Pour rappel, en 2017, quatre pays furent traversés par le peloton. Le grand départ s’est effectué à Noirmoutier-en-l’Île. À noter également que l’étape du 14 juillet, historiquement importante pour les français, a été remporté par un… néerlandais. Bravo donc au sprinter Dylan Groenewegen, qui a ensuite abandonné sur les terribles pentes de l’Alpe d’Huez.

Le Tour 2018 était composé de : 

Route_of_the_2018_Tour_de_France

21 étapes pour une distance totale de 3 351 km, c’est presque 200km de moins que l’an dernier (3 540 km), soit l’équivalent kilométrique d’une étape en moins. Au final, 3 victoires pour les tricolores.

8 étapes de plaine

5 étapes accidentées

6 étapes de montagne, dont 3 arrivées en altitude dont une sur la mythique Alpe-d’Huez

2 étapes de contre la montre, une individuelle et une en équipe

36 départements français sont traversés mais avec seulement 3 grands massifs (Alpes, Massif Central, Pyrénées) visités

231 km : la longueur de l’étape la plus longue de ce tour 2018, entre Fougères et Chartres (7e étape)

22 équipes de 8 coureurs ont été sélectionnées par les organisateurs pour un total de 176 participants. 145 coureurs ont réussi à rejoindre Paris.

Le Coq Sportif : équipementier des maillots du Tour

L’histoire d’amour entre la course de cyclisme la plus connue au monde et la marque française Le Coq Sportif débute il y a plus d’un demi siècle. Intronisé fournisseur officiel des maillots dès 1951, elle fait véritablement partie de l’histoire de la course de juillet. Les deux entités entretiennent depuis une relation toute particulière qui perdure jusqu’en 1988, date à laquelle les organisateurs font preuve d’infidélité en se tournant vers la fameuse marque à la virgule. C’est à l’occasion du 130e anniversaire de la marque en 2012 que cette dernière renoue le lien, redevenant ainsi l’équipementier officiel des maillots des leaders. Ce partenariat court pour l’instant jusqu’en 2021.

– Le maillot jaune distingue le leader du classement général des autres coureurs de peloton durant les étapes. Le classement des coureurs s’effectue en fonction du temps et le vainqueur final est celui ayant pris le moins de temps pour réaliser l’intégralité du parcours. Le britannique Christopher Froome est le vainqueur de l’édition précédente.

– Le maillot vert est porté par le leader du classement par point. Ces points sont distribués à la fin de chaque étape et au moment d’un sprint intermédiaire dans les étapes en ligne. Le classement des coureurs s’effectue via la distribution de points et le vainqueur final est celui ayant cumulé le plus de points. C’est l’australien Michael Matthews qui est tenant du titre après avoir brisé l’hégémonie de Peter Sagan, la star absolue du cyclisme.

– Le maillot à pois met en lumière le leader du classement des grimpeurs. L’attribution s’effectue également par points et ces derniers sont distribués au passage des sommets de chaque col et aux arrivées des étapes en altitude. Le classement est déterminé par le nombre de points et le vainqueur final est celui ayant cumulé le plus de points. L’an dernier, c’est le français Warren Barguil qui s’est emparé du maillot à pois. 

– Quant au maillot blanc, il récompense le coureur de moins de 25 ans étant le mieux positionné au classement général au temps. L’an dernier, c’est le britannique Simon Yates qui s’est révélé aux yeux des spectateurs en terminant 7ème du général à moins de 25 ans.

Le classement par équipe est établi en cumulant les temps des trois meilleurs coureurs d’une même équipe. C’est Sky, l’équipe britannique du tenant du titre Froome qui a terminé en tête du classement par équipe en 2017 en placant trois cyclistes dans le top 15 du général.

Maillot à pois tour de france  Maillot jaune tour de france 2018maillot vert tour de france 2018

Christopher Froome

Qu’ont fait les favoris de l’édition 2018 ?

Le britannique Christopher Froome de l’équipe Sky, vainqueur en 2017 et détenteur de quatre victoires sur l’épreuve (2013, 2015, 2016 et 2017) a vécu une édition compliquée. La particularité de la situation a voulu qu’il se fasse dominer par un de ses coéquipiers, Geraint Thomas. 

Très fort en contre la montre et leader attitré de sa formation, il a tout de même réussi à sauver les meubles en réalisant un gros contre-la-montre dans l’avant-dernière étape (2ème, à 1 seconde du vainqueur Tom Dumoulin) et a assuré sa place sur le podium en dépassant Roglic.

Romain Bardet

Le français Romain Bardet, de l’équipe AG2R La Mondiale, a lui vécu trois semaines de rebondissements : un coup bien, un coup moins bien. Tout comme Froome, il a connu une défaillance dans le Tourmalet qui lui a fait mal : de la cinquième place il était descendu à la 8ème position.

Ayant terminé à la seconde place du classement général en 2016 et à la troisième en 2017, il aurait voulu figurer dans le top 5 final mais arrive au final aux portes de celui-ci (6ème, premier francais). Pour une année « sans », on peut dire que Bardet s’en tire plutôt bien et, comme il le dit lui-même, a encore 6 ou 7 éditions à disputer en pleine possession de ses moyens.

Richie Porte

Malheureux qui comme Porte…

Ayant été contraint à l’abandon lors de l’édition 2017 suite à une chute épouvantable, l’australien Richie Porte (ancien coéquipier de Froome) a fait tristement bis dans l’étape Arras-Roubaix est a de nouveau été obligé d’abandonner. Le wallaby fermait le top 10 du classement général avant sa chute.

Nairo Quintana

Le colombien Nairo Quintana de la formation Movistar, décevant douzième de la dernière édition, a enfin renoué avec la victoire d’étape, 5 ans après son dernier fait d’arme. En s’imposant en solitaire lors de la 17ème étape, il a rappelé qu’il était un grimpeur d’exception. Le problème ? Quintana n’est pas à l’aise en contre-la-montre et a perdu du temps et des places (69ème du contre-la-montre) pour finalement descendre 10ème au général.

Déjà vainqueur de la Vuelta (Tour d’Espagne) et du Giro (Tour d’Italie), il ne lui reste que la course hexagonale pour boucler la boucle mais devra faire plus l’an prochain.

Rigoberto Uran  

Dans la famille des colombiens sur un vélo, il y a aussi Rigoberto Uran, dauphin de la dernière édition. Le coureur d’EF Drapac est un des nombreux favoris à avoir du abandonner, en l’occurence avant le départ de l’étape de la douzième étape. En cause, une chute dont il ne s’est jamais remis lors de la neuvième étape, celle-là même où Porte a du également quitter le peloton.

Il était depuis cette dernière dans une difficulté monstre en montagne (31 minutes de retard sur le leader au moment de l’abandon).

Mais qui est le vainqueur de cette édition ?

À l’époque de la victoire de Bradley Wiggins avec la Sky, Froome était supérieur mais n’était pas le leader dans cette même formation. Résultat, il avait du laisser gagner Wiggins, son « boss ».

Aujourd’hui, l’histoire aurait pu faire bis mais cette fois, Froome le leader était bel et bien inférieur à son supposé lieutenant Geraint Thomas. L’ancien cycliste…sur piste fut en effet sur un nuage, remportant même deux étapes consécutives, en montagne qui plus est ! Le gallois de 32 ans n’avait jamais volé en de si hautes altitudes, mais rien ne semble impossible quand on vient de l’équipe Sky, apparemment. Avec au final 1 minute 51 secondes d’avance sur son dauphin, il n’a jamais vraiment été inquiété lors de la dernière semaine. Sa polyvalence (fort en montagne, bon rouleur) lui a permis de se mettre à l’abri. 

En parlant de la supériorité des Sky…elle a interrogé jusque dans le public, celui-ci n’arrêtant pas de siffler l’équipe britannique. Dans la montée vers l’Alpe d’Huez, un pseudo fan de vélo a même aggressé physiquement Froome. Honteux mais révélateur d’un climat nauséabond.

Montagne- Tour de France



Les lauréats des autres classements

Pour ce qui est du maillot vert, le slovaque Peter Sagan de l’équipe Bora-Hansgrohe a fait comme prévu cavalier seul en tête avec trois victoires d’étapes et le classement par points est équivoque : il l’emporte avec presque 230 points d’avance sur son dauphin, le norvégien Alexander Kristoff ! À noter que ce dernier a remporté le sprint sur les Champs-Elysées.

Peter Sagan Maillot vert

On retiendra la vraie performance d’Arnaud Demare, membre de la caste des sprinters qui s’est vue amputer de toutes ses têtes d’affiches : Fernando GaviriaAndré Greipel, Mark Cavendish, André Greipel et Dylan Groenewegen ont tous du quitter l’épreuve à l’issue de la fameuse étape arrivant à l’Alpe d’Huez. Du coup, le cycliste français de la Groupama-FDJ a pu dans la 18ème étape offrir la première (et seule) victoire d’une équipe francaise dans cette édition 2018 ! Le voir triompher sur les Champs aurait été magnifique mais il arrive finalement 3ème.

2018_Fleche_Wallonne_podium_25En ce qui concerne le maillot à pois, Warren Barguil, le breton de la Fortuneo – Samsic, notre favori pour se succéder à lui-même au palmarès des meilleurs grimpeurs en début de course, a joué de malchance dans ce tour. Julian Alaphilippe, seul double vainqueur tricolore dans cette édtion 2018 remporte au final haut-la-main le classement du meilleur grimpeur. Outre ses deux victoires d’étape, l’anedocte concernant le français est qu’il conclu au final cette édition…5ème du classement du maillot vert de meilleur sprinter ! Du très grand Alaphilippe sur cette édition.

Il convient de souligner la très bonne forme de la « grimpe » française avec ce deuxième maillot à pois en deux ans pour le cyclisme tricolore.

Pierre LatourLe maillot du meilleur jeune, le blanc, est également cette année français. Pierre Latour et Guillaume Martin, respectivement 13 et 21ème du général, ont longtemps lutté aux coudes à coudes dans ce classement réservé au moins de 26 ans. Pierre Latour l’emporte finalement, finissant même devant de grands noms, comme Alejandro Valverde par exemple (14ème).

Il faut mentionner dans ce classement l’étonnant Egan Bernal (Sky). À 21 ans, le petit grimpeur colombien (encore un ! ) est une vraie révélation et un énorme candidat à ce titre dès l’an prochain. La façon dont il a embarqué un Froome en perdition dans la dernière ascension de l’étape arrivant à Saint-Lary-Soulan pour le faire rallier l’arrivée sans trop de retard était impressionnante, surtout à son âge.

Côté équipe, on a assisté à une vraie lutte comme on peut les aimer avec deux équipes ayant un trio de cyclistes de très haut niveau (seuls les temps des trois premiers de chaque équipe sont pris en compte pour déterminer ce classement). La Movistar, avec son tryptique Landa – Quintana – Valverde (respectivement 7, 10 et 14ème du classement) ont fini premiers devant les Barhain Merida du trio Pozzovivo – Ion Izagirre – Gorka Izagirre (18, 22 et 24ème au général) pour 12 minute et 33 secondes.

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Article rédigé par
Valentin
Valentin
rédacteur Sport et Loisirs sur Fnac.com
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