Cette nuit, Chris Cornell est décédé subitement, à l’âge de 52 ans. Celui qui fut chanteur des groupes Temple of the Dog, Soundgarden et Audioslave laisse donc orphelin les amateurs de grunge à tendance hard rock. Resté l’une des voix les plus charismatiques des années 1990, il continuait toujours la musique. Retour sur le parcours d’une étoile grunge.
Seattle, capitale du monde
Tout jeune, Chris Boyle (il prendra le nom de jeune fille de sa mère, Cornell, à l’occasion du divorce de ses parents) a trompé sa solitude derrière les fûts d’une batterie ou les touches d’un piano. C’est par ce biais qu’il commence à intégrer différents groupes de Seattle, dont les Shems, dans lequel il assure les parties vocales. C’est là que Chris Cornell rencontre Kim Thayil, avec qui il se trouve beaucoup d’affinités musicales, en particulier le punk et le hard rock.
En 1984, ils fondent Soundgarden, et deux ans plus tard Chris Cornell lâche la batterie pour devenir le frontman du groupe. Son talent vocal explose au grand jour, lui qui est capable d’une dureté typique du rock indé et de phases aigues très bluesy. Signé successivement par trois maisons de disques qui compteront dans l’histoire du grunge (Sub Pop, SST, A&M), Soundgarden est le premier des groupes « grunge », genre musical né à Seattle de la fusion des sonorités punk-rock avec la lourdeur du heavy-metal, et qui sera ensuite incarné par Nirvana, Pearl Jam ou Alice in Chains.
Heavy
Mais dès son premier album, Louder than Love, puis avec Badmotorfinger, Soundgarden s’éloigne de la scène de Seattle en intégrant toujours plus de références à Black Sabbath et Led Zeppelin dans sa musique. Superunknown, troisième album de la formation, bat des records de ventes avec des titres fleurant bon les seventies. Le groupe enchaîne avec le plus expérimental (et morbide) Down on the Upside, puis se sépare en 1997.
Avec beaucoup de problèmes d’addiction à résoudre, Chris Cornell entame alors en 1999 une carrière solo plus discrète avec l’album Euphoria Morning. En 2001, le chanteur réalise un gros coup, en s’adjoignant les services de la section instrumentale de Rage Against the Machine en formant Audioslave. Revendiquant un format très pop, tout en restant un groupe heavy, la formation enchaîne trois blockbusters : Audioslave, Out of Exile et Revelations. En parallèle, Cornell interprète le morceau du générique de Casino Royale. L’alchimie entre sa voix et l’univers de James Bond fonctionne parfaitement dans les charts. En 2010, enfin, Cornell et ses vieux amis s’amusent à reformer Soundgarden, le temps de quelques concerts et d’un nouveau disque, King Animal.
Ces dernières années, il menait de front ses activités philanthropiques ainsi que sa carrière solo dont le disque Higher Truth restera comme l’ultime opus d’une œuvre imposante qui aura marqué tant le rock indépendant que le metal, et ce depuis près de trente ans.
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