LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Nicole G. : « Il y a d’abord ce titre, comme une invitation au jardin des délices. Une belle promesse… Soudainement douchée par la première phrase : « Aujourd’hui je vais mourir ». Nous n’entrons pas dans un conte de fées donc. Il y sera question de drame, de deuil, d’incapacité à surmonter la perte de l’être cher malgré le sourire d’un enfant et le regard confiant qu’il porte sur son père. »
Croire au merveilleux
Le coup de cœur de Nicole G. (Boulogne Billancourt)
Il y a d’abord ce titre, comme une invitation au jardin des délices. Une belle promesse… Soudainement douchée par la première phrase : « Aujourd’hui je vais mourir ». Nous n’entrons pas dans un conte de fées donc. Il y sera question de drame, de deuil, d’incapacité à surmonter la perte de l’être cher malgré le sourire d’un enfant et le regard confiant qu’il porte sur son père.
Un suicide raté
César ne parvient plus à vivre. Deux ans après le décès accidentel de Paz, la femme adorée, morte alors qu’elle s’était éloignée quelque temps pour réfléchir. Morte sans que César ne sache si elle serait revenue auprès de sa famille. Alors qu’il a décidé d’en finir et a commencé à avaler les premiers cachets qui doivent l’aider à accomplir l’ultime voyage, une jeune femme sonne à sa porte, se présente comme sa voisine, fait irruption dans son appartement et dérange ses plans.
La voisine grecque…
Qui est cette Nana, fille d’un riche armateur grec et vivant au milieu de meubles tout droit sortis d’une collection ? Pourquoi César a-t-il l’impression de l’avoir déjà vue alors qu’elle lui affirme le contraire ? Une relation s’installe autour de la collection d’auteurs grecs qui habille les étagères de la bibliothèque de César et auxquels la jeune femme prête un intérêt sincère. Poésie, théâtre, légendes… César va peu à peu puiser dans les ressources de la mythologie grecque et dans sa passion pour cette langue morte l’énergie de continuer, de retrouver la capacité à être père.
Budé et cie
L’auteur offre une belle déclaration d’amour à la culture et aux lettres qui permettent de croire au merveilleux et s’avèrent d’un grand secours face au désespoir. Il trouve les mots justes pour dire la difficulté face aux questionnements et aux doutes laissés par une disparition tragique, la difficulté à trouver une nouvelle raison de vivre. Il livre ainsi un point de vue très masculin, celui d’un homme amoureux, amant avant d’être un père et qui ne concevait certainement la paternité qu’à travers l’amour qu’il portait à la mère de son fils.
Il veut également croire au pouvoir du rêve et de l’esprit pour faire renaître la beauté sur les ruines. Ma foi, comme message, on a connu pire.
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Paru le 9 mars 2017 – 240 pages
Croire au merveilleux, Christophe Ono-dit-Biot (Gallimard) sur Fnac.com
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