Depuis quatre cent ans, la Compagnie Noire, dernière des compagnies franches de Khatovar, vie en errance, louant ses services au plus offrant. Le destin la place sous la coupe de la Dame, une puissante sorcière ressuscitée, et impératrice de surcroit, qui doit faire face à une rébellion visant à libérer le Nord de cette entité maléfique. Sous la houlette de Volesprit, un sorcier serviteur de la Dame, la Compagnie Noire va tenter de sauver les meubles lors d’une campagne qui semble tourne
Publiées entre 1984 et 2000 dans le monde anglo-saxon, et entre 1998 et 2004 en France, Les Annales de la Compagnie Noire est l’œuvre majeure de l’auteur américain Glenn Cook, et par la même occasion, un classique de la fantasy, et plus particulièrement de la dark fantasy.
Le
thème
Depuis quatre cent ans la Compagnie Noire, dernière des compagnies franches de Khatovar, vie en errance, louant ses services au plus offrant. Le destin place la troupe sous la coupe de la Dame, une puissante sorcière ressuscitée, et impératrice de surcroit, qui doit faire face à une rébellion visant à libérer le Nord de cette entité maléfique. Sous la houlette de Volesprit, un sorcier serviteur de la Dame, la Compagnie Noire va tenter de sauver les meubles lors d’une campagne qui semble tourner au fiasco.
Le héros : la Compagnie Noire
L’originalité de ce cycle est le personnage principal. Il n’est pas humain, ni même vivant, car il s’agit ni plus ni moins de la Compagnie Noire, cette troupe de mercenaires soudée par son histoire, par ses traditions, et qui agit en quelque sorte comme une famille pour ceux qui la composent. Des hommes ayant quitté tous leurs biens, mais qui se sont également dépouillés de leur passé, et qui reçoivent un nom de baptême lorsqu’ils rejoignent la troupe. On suit ce groupe dans ses hauts et ses bas, lorsque les effectifs sont pléthoriques ou au bord de l’annihilation. Si les chefs de la Compagnie sont importants, l’âme même de la troupe se forme et se maintient par son annaliste, qui va retranscrire l’histoire de la Compagnie, et en faire la lecture à ses compagnons, pour cimenter le lien qui les unit.
Le rôle de l’annaliste
Et justement, ce sont ces annales qui sont retranscrites dans cette œuvre, et nous suivons le point de vue du rédacteur des annales. Le style peut donc changer en fonction de l’annaliste du moment. De fait, les récits sont totalement subjectifs, des évènements d’importance peuvent être traités en quelques lignes, quand des détails qui nous paraissent plus triviaux font l’objet de longs paragraphes. De plus, l’annaliste y joint son point de vue et ses sentiments sur les différents sujets.
Ni bons ni méchants
L’autre point important, qui ancre le cycle dans le domaine de la dark fantasy est l’absence de tout manichéisme. La Compagnie Noire, bien qu’au service d’une cause pas franchement noble, puisqu’elle cherche à maintenir en place une sorcière despotique, conserve toutefois un certain honneur, voire une éthique. Les rebelles (ou Blancs) sont loin des clichés à la Robin des Bois : actes de cruauté et luttes intestines sont autant monnaies courantes que dans le camp de la Dame. Et si cette dernière dirige d’une main de fer son empire, elle lui apporte en même temps une certaine stabilité. D’ailleurs, elle-même lutte contre un mal plus grand encore.
« Si on choisit son camp sous le coup de l’émotion, alors c’est aux rebelles qu’il faut se joindre. Ils combattent pour tout ce que les hommes prétendent honorer : la liberté, l’indépendance, la vérité, le droit… Toutes les illusions subjectives, les sempiternels mots-déclic. Nous sommes les valets du méchant de la pièce. Nous montrons que ce ne sont qu’illusions sans objet.
Il n’y a pas de méchants qui se proclament tels, seulement des régiments de soi-disant saints. Les historiographes des vainqueurs décident de quel côté sont le bien et le mal.»
(Les Annales de la Compagnie Noire, intégrale 1)
Un turnover permanent
Le cycle se déroulant sur de nombreuses années, Glen Cook fait intervenir un grand nombre de personnages, chacun possédant un caractère propre, ses défauts et ses qualités, qui peuvent varier selon l’annaliste en fonction. Parmi les plus marquants, il convient de citer Qu’un-Œil et Gobelin, deux sorciers de la Compagnie, aux pouvoirs plutôt restreints mais fantaisistes, et dont les sempiternelles disputes font le bonheur de leurs compagnons et du lecteur. Bien entendu, au fil du temps, bon nombre de personnages vont rester sur le carreau. Et le plus souvent, leur trépas, brutal il va de soi, est consigné de façon assez minimaliste dans les annales, et non pas gratifié d’une fin épique. Ils sont remplacés par de nouveaux venus lorsque la troupe recrute. De ce fait, plus on avance dans cette saga, plus la nostalgie s’installe, pour peu que celui qui tient les annales à ce moment fasse parti des anciens.
Les Annales de la Compagnie Noire est sans conteste un cycle majeur de la fantasy, avec d’innombrables qualités, quelques défauts (il en faut bien) et il serait plus que dommage de passer à côté !
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