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L’agent des Ombres, fantasy PEGI 16

12 janvier 2018
Par Khalo
L'agent des Ombres, fantasy PEGI 16

La Fantasy, c’est un peu comme un cocktail sucré. Au départ, il est délicieux avec un goût de reviens-y permanent ; puis au fil du temps et des dégustations, il perd de son intensité, et ce qui avait fait le charme de la première impression s’estompe. Du coup, mes lectures de Fantasy se sont espacées et ont même fini par disparaître. L’Agent des Ombres reste une des dernières séries de fantasy que j’ai vraiment apprécié.

La Fantasy, c’est un peu comme un cocktail sucré. Au départ, il est délicieux avec un goût de reviens-y permanent ; puis au fil du temps et des dégustations, il perd de son intensité, et ce qui avait fait le charme de la première impression s’estompe. Du coup, mes lectures de Fantasy se sont espacées et ont même fini par disparaître. L’Agent des Ombres de Michel Robert reste une des dernières séries de fantasy que j’ai vraiment apprécié. Au départ simple lecture d’été, elle s’est rapidement transformée en addiction, me poussant à dévorer les cinq volumes de la série.

Mais pourquoi? C’est la question que je me suis longtemps posé.

Malgré ces nombreuses qualités, cette série reste tout de même proche de certains clichés, frisant même parfois le kitsch (je pense au mage cuisinier). Pourtant, le montage du scénario et l’enchaînement des chapitres ne laissent que peu de répit au lecteurPonctuée de scènes de combat violentes et très bien décrites, l’aventure forme un tout cohérent, efficace et addictif. Difficile après le premier tome de ne pas se laisser aspirer par la suite des péripéties de Cellendhyll et des intrigues chaotiques de Morion…

L’univers propose quant à lui une certaine originalité : Composé de différents plans de réalité auquel on accède grâce à la magie, il ne se résume pas à un simple territoire imaginaire où se déroule toute l’intrigue. Cette multitude d’espaces dimensionnels donne une grande variété de lieux et permet à l’auteur de faire évoluer ses ambiances. De la forêt tempérée aux plateaux volcaniques inhospitaliers, en passant par les grandes villes marchandes, Michel Robert fait voyager son personnage au gré des vents et de son imagination, renouvelant régulièrement les paysages pour le plus grand plaisir de son lecteur.

Ces plans sont évidemment le cadre de nombreuses luttes de pouvoir. Comme on pouvait s’y attendre, l’Empire de Lumière tente d’imposer son hégémonie face aux Royaumes des Ténèbres. Mais si cet univers survit, c’est grâce à l’équilibre recherché par une troisième entité : le Chaos. Ses buts sont multiples mais visent principalement à maintenir l’ordre et la stabilité malgré les conflits. Cette configuration tripartite du monde évite de sombrer dans un manichéisme trop usé par les codes de la Fantasy classique et offre l’avantage de rendre le récit plus vivant, donnant ainsi une forme d’humanité, de densité même aux personnages évoluant dans ces mondes.

L’histoire personnelle de notre héros Cellendhyll de Cortavar, reflète cette volonté de créer une réalité digne de ce nom. Jeune aspirant au service de la Lumière, Cellendhyll fût trahi, accusé de meurtre puis laissé pour mort par ses anciens amis. Sauvé in-extremis par les forces du Chaos, il devient un outil formidable animé par la vengeance, une arme de guerre sans scrupules (ou presque) que Morion du Chaos ne manquera pas d’exploiter tout au long de la saga. Ajoutons à cela une forme de prophétie qui se dessine dès le premier volume et qui constitue le fil rouge de ces cinq tomes, et nous voilà embarqués dans un univers riche, sanglant, décadent et érotique, bien plus original que ce à quoi l’on pouvait s’attendre au départ.

Notons au passage que les deux premiers volumes peuvent se lire indépendamment. Ils sont tous deux constitué d’un scénario presque stand alone avec une fin et, bien entendu, une ouverture pour la suite. A partir du troisième (Sang-pitié), la série retrouve ses droits et les trois derniers volumes s’enchainent sur un rythme effréné.

Enfin, l’un des moteurs du récit reste la paire de personnages principaux. Cellendhyll évidemment et son ami Gheritarish, êtres magiques que l’on imagine à mi-chemin entre le félin et l’humain, portent à eux-seuls le récit, et leurs aventures  et caractères constituent le vrai lien du lecteur avec cette saga.

En un mot comme en cent, je vous conseille donc cette série de Fantasy française pour son côté frais et efficace. Attention cependant, quelques scènes peuvent heurter la sensibilité des jeunes lecteur, à partir de 16 donc…

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