L’écrivain, poète et essayiste Michel Butor est mort le 24 août 2016 à l’âge de 89 ans. Il était surtout connu du grand public comme un des grands représentants du Nouveau roman et avait obtenu le Prix Renaudot en 1957 pour La Modification. Pourtant, il n’avait publié « que » quatre roman, la plus grande partie de son œuvre étant constituée de recueils de poésie et d’essais.
L’écrivain, poète et essayiste Michel Butor est mort le 24 août 2016 à l’âge de 89 ans. Il était surtout connu du grand public comme un des grands représentants du Nouveau Roman et avait obtenu le Prix Renaudot en 1957 pour La Modification. Pourtant, il n’avait publié « que » quatre romans, la plus grande partie de son œuvre étant constituée de recueils de poésie et d’essais.
Romancier et pourtant…
Dans l’auto-présentation écrite pour Le Dictionnaire des écrivains contemporains de langue française par eux-mêmes (Mille et une nuits) de Jérôme Garcin, Michel Butor écrivait en guise d’introduction :
« Il aurait probablement pu gagner sa vie avec son écriture, mais il lui aurait fallu pour cela continuer à écrire des romans, (…) Mais ses livres en ont décidé autrement, et c’est eux qui l’ont finalement amené à poursuivre une carrière universitaire anormale, qui lui permet une certaine liberté. »
L’écrivain voyageur
C’est cette carrière d’enseignant, en lettres et philosophie, qui a amené Michel Butor à voyager à travers le monde. Un poste de lecteur à l’université de Manchester, où il commence l’écriture de Passage de Milan, son premier roman, lui inspire le décor de L’Emploi du temps, par ailleurs écrit à Thessalonique. C’est aussi son séjour à New-York qui inspire à Michel Butor la rédaction de Mobiles, étude atypique sur la société américaine, en cinq suites.
L’inventeur de formes
Michel Butor est considéré comme un des tenants du Nouveau Roman, de par la nouveauté du mode narratif choisi. La Modification, par exemple, qui se déroule durant un voyage en train, est écrite à la deuxième personne du pluriel, comme si l’auteur s’adressait à son héros, ou au lecteur identifié au héros. Mais le roman n’est pas le seul domaine dans lequel Michel Butor a bousculé les formes. Ses essais et études sur la littérature, la musique ou la peinture (Dialogues, Illustrations), ses textes expérimentaux (Mobiles, Matières de rêves), ses cours, édités sous le titre Improvisations, surprennent aussi, dérangent parfois.
Le poète
Une très grande partie de l’œuvre de Michel Butor, c’est la poésie. Ses recueils sont souvent illustrés par des peintres, grande source d’inspiration pour le poète, guidé aussi par son amour pour des auteurs comme Arthur Rimbaud ou Victor Hugo. On le disait surréaliste, il s’en disait proche ou plutôt « à la marge ».
Le grand-père
Michel Butor, auteur protéiforme a souvent étonné, voire choqué, à cause de sa liberté de ton, de son anticonformisme, de son inventivité. Il fut sans doute un auteur parfois incompris, mais non dénué d’humour, qui reconnaissait à ses livres « un côté médusant ». Il confiait « porter la barbe depuis qu’il était grand père » et était aussi auteur de livres pour enfants.
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Photos de l’auteur © INA & Creative Commons
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