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Stray Dog : la bête du Gévaudan 2.0

02 juillet 2015
Par Thomas M.
Stray Dog : la bête du Gévaudan 2.0

Le manga français a de nouveau le vent en poupe et les éditions Glénat s’essaient à leur tour au « franga » après les succès critique et public de titres comme City Hall (Ankama) ou Save my Pythie (Kana). Présenté par l’éditeur lors de Japan Expo du 2 au 5 juillet, Stray Dog renoue avec le mythe du loup-garou pour l’inscrire dans un univers à la fois gothique, moderne et sophistiqué.

Même s’il s’agit seulement d’un premier album professionnel, l’auteur, VanRah, est une artiste réputée dans le circuit amateur et sur la plateforme Deviant Art où plus de 300 000 visiteurs ont déjà parcourus ses « déviations ». Le concept de Stray Dog avait d’ailleurs fait l’objet d’une première version parue dans un fanzine voici quelques années et c’est aujourd’hui au tour du grand public de découvrir le destin de Toru et Tsubaki…

La bête du Gévaudan 2.0

Stray Dog a été présenté par l’auteur comme un traitement innovant de la mythologie des lycanthropes. Dans Stray Dog, non seulement les loups-garous sont des créatures mythologiques hautement raffinés et sophistiqués, mais ils évoluent dans un monde parfaitement en phase avec la modernité.

Toru, notre héros, est un ainsi un « lycan alpha » d’une puissance rare et malheureusement lié à un parrain mafieux qui le maintient prisonnier et le fait combattre lors de combats clandestins contres des créatures de plus en plus effrayantes. Ce « lien » de soumission est indispensable aux lycans pour garder leur nature démoniaque sous contrôle. Quand ils ne sont pas soumis à un maître, leur violence peut provoquer de véritables massacres. Toru n’est d’ailleurs pas un inconnu des fichiers occultes de l’univers de Stray Dog. Son dernier moment d’égarement remonte à 300 ans lorsqu’il avait terrorisé pendant durant mois les campagnes du Gévaudan… Lassé par sa condition d’esclave, il finira par être lié à un maître moins cruel, Tsubaki, la fille d’un célèbre scientifique et homme d’affaires qui aura réussi à délivrer Toru juste avant de mourir d’une maladie incurable…

 Stray dogstray dog

© VanRah / Glénat éditions

Bienvenue à Ishtar !

Outre bien sûr un style graphique élégant et spectaculaire, le gros point fort de Stray Dog demeure son univers. Dans le monde d’Ishtar, les loups-garous ne sont pas des légendes urbaines mais évoluent au grand jour et font l’objet d’une organisation sociale précise et régie par des clans. Leurs relations avec les humains sont également explorées à travers des alliances et des conflits qui font beaucoup penser à la version moderne du mythe des vampires dans la série True Blood. Enfin, rarement les loups-garous auront été aussi creusés sur le plan mythologique voire « scientifique ».

Dans Stray Dog, les lycans suivent des règles, subissent des malédictions et sont soumis à des lois physiques très strictes à l’instar du collier qui entrave Toru au début de l’histoire. Ce traitement inventif d’une créature fantastique trop souvent réduite à un monstre sauvage apparaissant les nuits de pleine lune, confère bien plus d’épaisseur aux personnages et une originalité remarquable à un manga pourtant très ancré dans les codes du genre gothique.

Stray dog

© VanRah – Glénat éditions

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