Malika Ferdjoukh écrit comme personne. Avec Broadway Limited, elle m’a entraînée dans le New York de l’après-guerre, elle m’a fait danser avec Fred Astaire, auditionner pour donner la réplique à Cary Grant, tenter de chanter avec Judy Garland. Et c’était incroyable.
Je sais, je sais. Vous allez dire que je me répète. Malika Ferdjoukh, j’ai déjà dit que je l’adorais, qu’elle écrivait comme personne, que c’était, pour moi, une des meilleures auteures du monde entier – et même de l’univers-. Je sais. Mais là, encore, avec Broadway Limited, elle brille. Elle m’a entraînée dans le New York de l’après-guerre, elle m’a fait danser avec Fred Astaire, auditionner pour donner la réplique à Cary Grant, tenter de chanter avec Judy Garland. Et c’était incroyable. Je m’en remets à peine…
New-York, 1948. Jocelyn Brouillard, jeune étudiant français, a obtenu une bourse, et part pour une année d’études dans la Grosse Pomme. Il a une adresse, la pension Giboulée où – on le lui a promis- il sera très bien accueilli. Suite à un terrible quiproquo d’accent – Jocelyn est devenu, avec le délicieux accents américain, Jocelyne- il se retrouve dans cette pension réservée aux jeunes filles. C’est par lui, par ses yeux et ses oreilles qu’on est, nous aussi, admis dans cette respectueuse maison. Celeste et Artemisia Merle, les deux propriétaires, le laissent donc emménager au sous-sol, grâce à son talent de pianiste et à un ingrédient magique qu’il garde dans sa valise…
Nous voici donc, avec le jeune Jo, au coeur de New York, avec Manhattan et Hadley, jeunes danseuses, Page et Etchika, les comédiennes, Chic, le modèle, et Ursula, la danseuse. Elles courent toutes les auditions, rêvant tour à tour d’être enfin sur le devant de la scène. Broadway… Elles ont des secrets, des amours cachées, des envies différentes, mais se retrouvent le soir dans cette pension Giboulée où je donnerais tout pour séjourner juste une nuit.
On passe de Night-clubs en clubs, de restaurants en bar, et vas-y que je fume en écoutant du jazz, que je rêve de monter sur les planches, que je répète des pièces dans des théâtres sombres, et que j’espère que ma carrière va enfin exploser.
J’ai retrouvé l’émotion de la saga des soeurs Verdelaine, l’histoire dans l’Histoire d’Alfred Hitchcock. Vous ne le saviez peut-être pas, mais Malika Ferdjoukh est une inconditionnelle du cinéma américain des années 40-50. Et on n’en doute plus, une fois qu’on est entraîné à bord du Broadway Limited pour nous aussi, tenter notre chance… Parce que c’est ça, la force de ce roman : vivre le rêve américain de ces jeunes filles en quête d’une nouvelle vie. Elles sont toutes talentueuses, et toutes attachantes, à leur manière… Mais tout n’est pas rose, au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, et Jocelyn va en faire les frais…
Broadway Limited, c’est un tourbillon. Vous en ressortirez avec la tête à l’envers, de vieux airs de Sarah Vaughan en arrière-plan. C’est une saga, comme je les aime, avec l’immense talent de Malika Ferdjoukh. C’est un roman empli d‘espoir et de déception, de légéreté et de faiblesse. C’est un roman sur le passage à l’âge adulte, aussi, et sur le fait de croire en soi. C’est plus qu’un coup de coeur, c’est un coup de maître.