Décryptage

La Tarentelle, une plongée dans les profondeurs de l’Italie du sud

25 mars 2015
Par Julien D.
La Tarentelle, une plongée dans les profondeurs de l'Italie du sud
©dr

Du sud profond de l’Italie, on connait bien évidement la gastronomie et les paysages sidérants. Mais depuis quelques années maintenant, c’est amusant de constater que les musiques anciennes de souches traditionnelles sont parfois un argument tout aussi valable pour les promoteurs de ce bout de botte. La Tarentelle et le revival qui l’accompagne depuis quelques années en est l’illustration. Profitons de la parution de quelques références du genre pour rentrer dans la danse, et finir en transe !

Du sud profond de l’Italie, on connait bien évidement la richesse de la gastronomie et le décor fabuleux qu’offre aux visiteurs ce bout de terre coincé entre l’Adriatique et la Méditerranée. Mais depuis quelques années maintenant, il est amusant de constater que la promotion d’une musique ancienne d’origine traditionnel est parfois un argument tout aussi valable pour « vendre » ces magnifiques régions que sont les Pouilles, la Basilicate, la Sicile et la Calabre aux visiteurs et touristes curieux.

La magie de la Tarentelle (appelée aussi pizzica) comme la vivacité des musiques qui l’accompagnent est en effet devenue un atout majeur pour ces régions. À juste titre, la vitalité des musiciens et des groupes qui perpétuent et modernisent cette danse/transe vieille de plusieurs siècles, justifie cette « promotion » auprès d’autres publics.

la-tarentella

La Tarentelle, que les spectateurs du film Tous les soleils ont peut être découvert avec sa bande-son (tiré d’un album de Christina Pluhar & L’Arpeggiata), est à l’image d’autres formes musicales mêlant le mystique et la danse. Comme la santeria cubaine, le maloya réunionnais, les derviches tourneurs turco-syriens, les musiques amérindiennes, et probablement bien d’autres équivalences à travers le monde, cet héritage culturel est depuis quelques années prisé par un public toujours plus nombreux. 

L’actualité musicale est du même coup étoffée par de chouettes parutions autour de ce renouveau.

Le festival La Notte della Tarenta convoque chaque année au bas mot 150 000 aficionados. En plus d’avoir redonné un véritable coup de projecteur sur une région délaissée (les Pouilles), cet évènement est devenu en quelques années une des vitrines de ce « revival » musical et un passage obligé pour de nombreux musiciens.

Happyquaranta birthday Canzoniere Grecanico Salentino !

Actualité oblige, un des plus vieux défenseurs de ce patrimoine culturel qu’est la tarentelle, fêtera ses 40 ans d’existence et sort ces jours-ci un album. Canzonirere Grecanico Salentino a été formé en 1975 par Daniele et Rina Durante. Une volonté de préserver des traditions musicales transmises oralement semblait être le moteur de leur démarche (une approche similaire à la Talvera pour les musiques occitanes). Aujourd’hui, c’est leur fiston qui a repris le flambeau du groupe en y incorporant de nouveaux éléments, de nouvelles contributions. Mondialisation oblige, le groupe a collaboré avec des musiciens d’horizons différents tels que Ballake SissokoPiers FacciniLudovico Einaudi et est capable de se produire aussi bien dans des fêtes en plein air, aux Trans musicales de Rennes, comme aux festival des Vieilles Charrues. C’est dire si la magie opère.

La Pizzica qui pique d’Antonio Castrignanofomenta

Plus jeune et tout fraichement paru, ne ratez pas non plus l’excellent disque d’Antonio Castrignano, dont le dernier opus a été mis en boite par un des grands manitous de l’underground turc, Mercan Dede. Ce trentenaire incandescent manie le tambourin aussi énergiquement que le chant, qu’on pourrait parfois croire tout droit sorti d’un disque de ragga jamaïcain. Une dynamique rock au service de la musique de ses aïeux que le natif de Calimera (région de Lecce dans les Pouilles) revendique tant par son jeune âge que par son parcours personnel.

Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
Sélection de produits