Assaisonnée à toutes les sauces, souvent citée comme nouvel eldorado High Tech, la domotique semble aujourd’hui bénéficier d’un net regain d’intérêt avec l’émergence des objets connectés. Nous allons tenter de vous expliquer dans les lignes qui suivent son intérêt, ses points forts et vous lister quelques points de vigilance.
La domotique : définition
Le terme domotique désigne l’ensemble des protocoles et solutions qui permettent d’automatiser et de contrôler à distance des appareils en fonction dans une maison. Il résulte de la contraction entre le mot latin domus (maison) et le terme informatique. Les appareils communiquent entre eux en utilisant le réseau wifi, les ondes radio, le réseau Ethernet ou encore un système CPL. Un système domotique peut être fermé, c’est à dire qu’on programme des actions uniquement en local, ou ouvert, on peut alors lancer et contrôler des actions à distance à partir d’un smartphone, d’une tablette tactile ou d’un ordinateur.
Quels sont les champs d’application ?
Les champs d’application de la domotique sont très vastes. On peut distinguer quelques grandes familles :
– La sécurité
La domotique permet de surveiller votre domicile, que vous soyez présent ou non. Contrôle des intrusions, déclenchement d’alarme à distance, mise en relation avec une société de télésurveillance, etc… Par ailleurs un outil aussi banalisé qu’un digicode relève de la domotique, tout comme un interphone. On peut aussi citer la possibilité de simuler une présence à distance, d’exercer à un contrôle permanent via son smartphone grâce à des caméras IP, etc… Un détecteur de fumée, obligatoire dans nos logements à partir de mars 2015, pourra s’il est connecté donner l’alarme en cas d’incendie en votre absence.
– Le confort
La domotique offre de nombreuses options liées au confort, comme la programmation de la cafetière le matin, la diffusion en multiroom de sa musique ou de l’information sur des écrans déportés, l’arrosage automatique et programmé de vos plantes, la mise en route du chauffage à une heure choisie pour retrouver une température optimale quand on réintègre son foyer après une journée de travail. Autre axe dont on parle de plus en plus, les appareils électroménagers connectés. Un frigo (LG et Samsung sont en pointe sur le sujet) pourra par exemple gérer la liste des courses, vous prévenir quand il est temps de racheter des yaourts voire passer lui-même la commande des produits manquants. Des volets « intelligents » peuvent aussi se lever ou se baisser automatiquement en fonction de paramètres comme l’ensoleillement, la température, etc… Autres champs d’application, on peut créer et programmer à distance une ambiance visuelle grâce à des lampes connectées, mais aussi automatiser une installation audio-vidéo. Un simple appui sur une touche permet par exemple de dérouler un écran de projection, faire descendre un vidéoprojecteur du plafond, éteindre ou réduire l’éclairage ou encore configurer un système audio pour lancer une séance de cinéma à la maison.
– Les économies d’énergie… et d’argent
Pour reprendre l’exemple précédent, il paraît aberrant de chauffer un appartement ou une maison vide toute la journée. Le fait de programmer le déclenchement du chauffage à des horaires précis génère des économies d’énergie non négligeables. Il est aussi possible de régler les différentes pièces d’une maison à des températures diverses. La possibilité de lancer automatiquement une machine à laver ou un lave-vaisselle pendant les heures creuses est également de nature à réjouir votre porte-monnaie.
Les points de vigilance
Le déploiement de la domotique comporte aussi quelques interrogations.
– Les données personnelles
Tout comme pour les objets connectés, on peut craindre une perte de la maîtrise de l’information personnelle. Par ailleurs, qui dit accès réseau dit vulnérabilité aux attaques. Il est peu rassurant d’imaginer qu’une personne mal intentionnée pourrait pirater mon installation domotique et ainsi accéder aux images enregistrées par les caméras IP, ou encore aux informations relatives à mes horaires et à mes habitudes de vie.
– Le coût
Les installations domotiques sont encore souvent onéreuses. Certes, il existe des produits très abordables qui permettent de surveiller son intérieur à distance ou d’automatiser certaines tâches. Mais leurs fonctions restent tout de même limitées. Si on souhaite une vraie automatisation de son domicile, la facture grimpe vite. Et on ne parle pas du coût de leur installation. Sur un autre plan, on peut se demander si l’empreinte carbone de tous ces appareils compensera l’économie d’énergie qu’ils sont censés apporter. En somme, est-ce que le bénéfice qu’on en tire à titre personnel ne se solde pas par un bilan écologique global négatif ?
– La perte d’autonomie
Si on peut comprendre l’intérêt de l’automatisation d’un chauffage ou d’une climatisation, est-il vraiment vital de programmer l’allumage de son éclairage ? De même, descendre ou monter un volet ne relève pas, à mon sens, d’une épreuve de force. De plus, les volets électriques étant devenus communs, il suffit d’appuyer sur un bouton de nos jours pour les faire monter ou descendre. Toutes ces installations nous rendent totalement dépendants du réseau internet. Que fait-on en cas de défaillance ?
– L’interopérabilité
Les systèmes ne sont pas toujours compatibles entre eux. Leur écosystème étant souvent exclusif, il n’est pas souvent possible de commencer un système domotique avec une marque et de l’enrichir avec des appareils provenant d’une autre marque. Cela évolue avec les plateformes communes proposées par Google ou Apple, mais pour l’instant la situation reste encore un peu confuse.
Conclusion
Des interrogations subsistent, on l’a vu. Mais les systèmes domotiques, notamment par la convergence croissante avec les objets connectés, sont amenés à rendre de plus en plus de services. Il s’agit simplement de rester vigilant vis-à-vis de la politique de sécurité des entreprises qui les proposent et de bien étalonner nos besoins réels.