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Elon Musk menace de ne pas racheter Twitter, accusant le réseau social de « rétention d’informations »

07 juin 2022
Par Kesso Diallo
Une menace de retrait, accompagnée d'une enquête concernant les bots et les spams sur Twitter.
Une menace de retrait, accompagnée d'une enquête concernant les bots et les spams sur Twitter. ©FellowNeko / Shutterstock

Le multimilliardaire reproche à l’entreprise d’avoir refusé de lui fournir des informations à propos des spams et bots sur sa plateforme, qui ont été demandées à plusieurs reprises.

Après avoir suspendu temporairement le rachat de Twitter en mai, Elon Musk menace de retirer son offre en raison du nombre de bots et de spams sur le réseau social. Alors que la plateforme a affirmé que ces derniers représentent moins de 5% des comptes enregistrés, l’homme d’affaires estime qu’ils représenteraient 20% des utilisateurs. Il accuse Twitter de « résister activement » à ses demandes d’informations, ce qu’il estime être une violation des obligations de la société en vertu de l’offre de rachat.

« M. Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », indique une lettre adressée au responsable juridique de Twitter. Souhaitant mener sa propre analyse sur les bots et les spams, l’homme d’affaires affirme que le réseau social a refusé de lui fournir les informations demandées. « La dernière offre de Twitter de simplement fournir des détails supplémentaires relatifs à ses méthodologies de tests, que ce soit par le biais de documents écrits ou d’explications verbales, équivaut à refuser les demandes de données avancées par M. Musk », est-il écrit dans le document.

Les bots et les spams, un sujet préoccupant pour plusieurs

Selon la lettre, Elon Musk a aussi besoin de ces informations pour préparer la transition et faciliter le financement de l’opération. Pour le multimilliardaire, Twitter devrait lui permettre de mener son analyse s’il est confiant dans ses estimations de spams et de bots. Il avait déjà eu des différends avec Parag Agrawal, PDG du réseau social, sur le sujet. À la mi-mai, ce dernier avait indiqué que ces estimations étaient basées sur « de multiples reproductions d’analyses humaines de comptes, qui sont sélectionnés de manière aléatoire ». Il avait par ailleurs expliqué que cette évaluation ne pouvait pas se faire en externe, à cause du « besoin critique d’utiliser à la fois des informations publiques et privées » telles que l’adresse IP, le numéro de téléphone ou la géolocalisation, qui ne peuvent pas être partagées par la plateforme. Elon Musk avait alors répondu à ces explications avec un émoji en forme de crotte.

Concernant la lettre envoyée au responsable juridique de Twitter, un porte-parole a déclaré que l’entreprise coopérait avec l’homme d’affaires et continuerait à partager des informations. « Nous avons l’intention de conclure la transaction et d’appliquer l’accord de fusion au prix et conditions convenus », a-t-il indiqué.

L’entreprise n’est pas seulement préoccupée par la menace d’Elon Musk. Le 6 juin, soit le même jour où la lettre a été envoyée, le procureur général du Texas Ken Paxton a lancé une enquête contre Twitter pour informations potentiellement fausses sur les bots « en violation de la loi sur les pratiques commerciales trompeuses du Texas ». Dans un communiqué, il explique que la différence entre les chiffres déclarés par la plateforme et ce que les faux comptes peuvent réellement représenter « pourrait affecter considérablement le coût pour les consommateurs et les entreprises du Texas qui effectuent des transactions avec Twitter ».

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Journaliste
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