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Qui sont les grands vainqueurs – et les grands perdants – du Festival de Cannes ?

30 mai 2022
Par Félix Tardieu
Ruben Östlund reçevant sa première Palme d'Or en 2017 pour "The Square"
Ruben Östlund reçevant sa première Palme d'Or en 2017 pour "The Square" ©Denis Makarenko / shutterstock.com

Après dix jours de compétition, le 75e Festival de Cannes s’est achevé le 28 mai dernier. Le jury du festival, présidé par Vincent Lindon, a décerné la Palme d’Or au réalisateur suédois Ruben Östlund pour Sans filtre, cinq ans seulement après avoir remporté la Palme pour The Square.

Après le fiasco des édition 2020-2021, bousculées en raison de la crise sanitaire, le Festival de Cannes est revenu en grande pompe cette année pour son 75e anniversaire. Au cours d’une cérémonie de clôture record – plus de trois millions de téléspectateurs ont suivi la cérémonie en direct sur France 2, bien loin des audiences de Canal+ ces dernières années (875 000 en 2021) – le jury du festival, présidé par l’acteur français Vincent Lindon, a remis ses principaux prix, à commencer par la prestigieuse Palme d’Or, attribuée au réalisateur suédois Ruben Östlund pour sa satire contemporaine sur les ultra-riches, Sans filtre (Triangle of Sadness), qui n’avait pourtant pas fait l’unanimité lors de sa présentation.

En remportant la récompense ultimecinq ans seulement après The Square, où le réalisateur suédois s’attaquait au monde de l’art contemporain,Ruben Östlund rejoint le club très fermé des réalisateurs à avoir remporté deux fois la Palme au cours de leur carrière, à l’instar de Francis Ford Coppola, Michael Haneke, Shōhei Imamura, Ken Loach, Emir Kusturica ou encore les frères Dardenne. 

Les frères Dardenne, grands habitués de la compétition, sont d’ailleurs repartis avec un prix spécial « 75e anniversaire » pour Tori et Lokita, qui n’avait pourtant pas fait l’unanimité – du côté de la critique, en tout cas. Preuve supplémentaire que le jury était visiblement aussi partagé que les festivaliers, deux prix ont été remis ex-æquo : Close de Lukas Dhont et Stars at Noon de Claire Denis se départagent le Grand Prix, tandis que le Prix du jury  a été décerné à EO de Jerzy Skolimowski et Le Otto Montagne de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen.

Close de Lukas Dhont (Grand prix ex-aequo avec Stars at noon de Claire Denis)  ©Menuet/Diaphana Films/Topkapi Films/Versus Production

Les autres prix semblent en revanche avoir causé moins de remous : celui de la mise en scène a été remis à Park Chan-Wook pour Decision to Leave et celui du scénario pour Boy from Heaven (Tarik Saleh). La Caméra d’or, qui réocmpense un premier film, a été décernée à Gina Gammel et Riley Kough pour War Poney, présenté dans la sélection Un Certain regard.  Enfin, côtés interprétations, Song Kan-Ho a été récompensé pour son rôle dans le nouveau film de Kore-eda, Bonnes étoiles, tandis que l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi a été distinguée pour sa prestation dans Les nuits de Mashhad (Ali Abbasi). 

En revanche, certains films particulièrement remarqués lors de leurs passages sont repartis bredouille, comme Tourment sur les îles d’Albert Serra, Armageddon Time, film autobiographique où James Gray replonge dans son enfance, Leila et ses frères de Saeed Roustayi (le réalisateur de La loi de Téhéran), Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi ou encore Les Crimes du futur de David Cronenberg et Showing Up de Kelly Reichardt – qui s’est vue remettre le Carrosse d’or lors de la Quinzaine des réalisateurs – montré en toute fin de festival. 

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste