Les départements américains de la Sécurité intérieure et de la Justice enquêtent sur le réseau social qui gagne en popularité et a du mal à modérer les contenus.
Un autre coup dur pour TikTok. Alors qu’une enquête a été ouverte en mars par rapport aux préjudices causés par le réseau social aux enfants, la plateforme fait l’objet d’une autre investigation. Cette fois-ci, de la part d’agences gouvernementales américaines concernant sa gestion du contenu pédopornographique selon le Financial Times. Les prédateurs sexuels sont un problème pour l’ensemble des réseaux sociaux, mais TikTok est une cible particulière du fait de sa jeune base d’utilisateurs.
Dans le détail, le département américain de la Justice examinerait comment une fonctionnalité de confidentialité spécifique sur le réseau social est exploitée par des prédateurs. De son côté, le département de la Sécurité intérieure enquête sur la façon dont la plateforme traite le contenu pédopornographique. « C’est un endroit parfait pour les prédateurs pour rencontrer, manipuler et engager des enfants », a déclaré Erin Burke, chef de la section des enquêtes sur l’exploitation des enfants au sein de la division de cybercriminalité de la Sécurité intérieure. D’après elle, TikTok est une « plateforme de choix » pour ce type de comportements.
Des difficultés à modérer les contenus
Si TikTok gagne en popularité, le réseau social a du mal à gérer les contenus générés par plus d’un milliard d’utilisateurs. Entre 2019 et 2021, le nombre d’enquêtes menées par le département de la Sécurité intérieure sur l’exploitation d’enfants liées à TikTok auraient été multipliées par sept. Pour lutter contre les prédateurs sexuels, les réseaux sociaux se servent d’une technologie formée sur une base de données d’images collectées par le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC). Cette société privée à but non lucratif a pour mission d’aider à retrouver les enfants disparus, de réduire l’exploitation sexuelle des enfants et de prévenir leur victimisation. Les entreprises sont légalement tenues de lui signaler le contenu pédopornographique.
En 2021, TikTok aurait rapporté près de 155 000 vidéos, un faible nombre par rapport à Instagram. Le réseau social appartenant à Meta – comptant également plus d’un milliard d’utilisateurs – aurait réalisé près de 3,4 millions de rapports. De plus, TikTok n’aurait reçu aucune demande de retrait du NCMEC l’année dernière, contrairement à d’autres plateformes telles que Facebook, Instagram et YouTube.
Face aux enquêtes des agences gouvernementales américaines, TikTok s’est défendu en affirmant avoir une tolérance zéro pour le contenu pédopornographique. « Lorsque nous constatons une tentative de publication, d’obtention ou de partage [de contenus pédopornographiques], nous supprimons le contenu, interdisons les comptes et les appareils, signalons immédiatement au NCMEC, et collaborons avec les forces de l’ordre si nécessaire », a déclaré le réseau social au Financial Times.
