Anarchiste, anticapitaliste, rockeur… La version punk de Spider-Man est l’une des plus plébiscitées du Multivers arachnéen. Portrait.
Que ce soit Captain America, Black Panther ou plus récemment Les Éternels, le militantisme de Marvel ne fait plus aucun doute. Messages féministes, écologistes et patriotiques sont légion dans les différentes productions cinématographiques du géant américain. Si cet aspect est de plus en plus évident et revendiqué sur grand écran, il n’est pourtant pas nouveau pour la maison d’édition. Dès 1940, soit deux ans après la fondation de Timely (le premier nom de Marvel), on pouvait voir Captain America donner un coup de poing à Hitler et se positionner ouvertement sur des sujets politiques.
Par exemple, un an avant l’entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, Marvel affiche ouvertement son patriotisme et son soutien au gouvernement en place. Nombre de ses héros chassent alors des Nazis ou des Japonais et soutiennent l’effort de guerre. Une logique et des schémas répétés durant les décennies suivantes, toujours en accord avec les mouvances du moment. Anticommunisme dans les années 1960 ou encore lutte antiterroriste à partir du 11 septembre 2001.
Spider-Man fait de la résistance avec sa guitare électrique
La série à venir de Spider-Punk en avril prochain n’est donc pas vraiment une surprise. Reflet d’une époque (la fin des années 1970), cette version de Spider-Man en Converse et veste en jean déchirée se montre assez critique envers la société capitaliste et consumériste à outrance dans laquelle elle vit. Certes, le mouvement punk n’est plus tout à fait d’actualité, mais les raisons de son combat, pour un monde plus juste, égalitaire et centré sur l’environnement font écho à nos problématiques actuelles. Certainement l’une des raisons de son succès auprès des fans du Spider-Verse.
Avec un accent londonien bien marqué, Hobart Brown (pas de Peter Parker ici), adolescent noir, légèrement paumé et sans domicile fixe, musicien punk contestataire, est un habitant de la Terre-138, régie par un système totalitaire. C’est d’ailleurs à cause du « Président » en place, corrompu et malfaisant, qu’il a été mordu par une araignée sortie tout droit d’un dépôt illégal de déchets radioactifs.
Il va alors devenir le symbole de la contestation contre cette politique répressive et fasciste menée de main de fer par Norman Osborn (vague écho au bouffon vert). Et quand ce dernier meurt, tué par l’Homme-Araignée à crête, il se bat pour que la société change en profondeur et que cesse le chaos ambiant. Il mènera ce combat contre les Héritiers ou encore l’armée de V.E.N.O.M montée par Osborn. Dans cette lutte sans merci, il est épaulé par Captain Anarchy, personnage inventé pour l’occasion, Hulk, et par sa guitare électrique, une arme à part entière.
La version la plus anarchique, politique et populaire de Spider-Man
Miles Morales, Spider-Gwen, Spider-Man Noir, Peni Parker, Spider-Ham… S’il n’apparaît pas dans la version animée ayant démocratisé le Spider-Verse (Spider-Man: New Generation) et les différentes versions du lanceur de toiles, les connaisseurs ont déjà rencontré Spider-Punk sur papier et à l’écran. Particulièrement apprécié par les fans, il intervient notamment dans la série animée Ultimate Spider-Man.
Dans cette dernière, on le voyait se battre contre l’utilisation de l’image de Spider-Man à des fins lucratives et mercantiles. Punk un jour, punk toujours. Spider-Punk n’avait jamais eu droit à sa propre série, mais l’erreur sera corrigée à partir d’avril 2022. Cinq publications au programme, sur lesquelles planchent actuellement l’auteur Cody Ziglar (scénariste notamment sur Amazing Spider-Man – le comics, pas le film avec Andrew Garfield) et le dessinateur Justin Mason. Le compte à rebours est lancé.