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Le Louvre : 3 minutes pour comprendre la crise qui menace le plus beau musée du monde

18 décembre 2025
Par Sarah Dupont
L'entrée actuelle du Louvre, la Pyramide.
L'entrée actuelle du Louvre, la Pyramide. ©L_B_Photography/Shutterstock

Le musée parisien traverse depuis l’automne une crise d’ampleur, née du cambriolage de la galerie d’Apollon le 19 octobre et aggravée par une succession d’incidents, ainsi que par un conflit social qui s’est concrétisé mi-décembre par la grève reconductible des agents.

Le 19 octobre, huit joyaux de la Couronne sont dérobés dans la galerie d’Apollon. Le choc est immédiat, et mondial. Auditionnée devant la commission de la Culture du Sénat, la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, reconnaît un « échec » et assure avoir « accéléré l’élaboration » du schéma directeur de sûreté après le vol.

Mais les auditions mettent aussi en lumière l’existence d’audits de 2017 et 2019, jugés alarmants, dont certaines conclusions n’avaient pas été suivies d’effets. La Cour des comptes souligne, de son côté, le « report persistant » de ce plan de sécurisation, dont la mise en œuvre n’a pas encore débuté.

Incidents techniques et état du bâtiment

Dans les semaines suivantes, la crise s’est élargie. Une fuite d’eau a endommagé des ouvrages anciens, certaines galeries restent temporairement fermées et la question de la vétusté du bâtiment s’est progressivement imposée dans le débat public.

Ces incidents alimentent le sentiment, chez les agents, d’un établissement fragilisé par des années de sous-investissement et de gestion à flux tendu, alors que la fréquentation est revenue à un niveau proche de celui d’avant la pandémie.

Revendications sociales et réponses de l’État

Ce 15 décembre, les personnels du Louvre ont voté la grève reconductible. Réunis en assemblée générale le 17, ils ont confirmé le mouvement « à l’unanimité », selon la CGT et la CFDT. La CGT estime que « les propositions du ministère » ont été « jugées insuffisantes et inacceptables par le personnel ». Malgré la mobilisation, la direction annonce une réouverture partielle du musée.

Les syndicats dénoncent des problèmes de sous-effectif, la dégradation du bâtiment et la hausse annoncée des tarifs pour les visiteurs non européens. « Il y a une grande exaspération des agents », affirme à l’Agence France-Presse Christian Galani, délégué CGT. En réponse, le ministère de la Culture annonce l’annulation d’une baisse de dotation prévue pour 2026, l’ouverture de recrutements pour l’accueil et la surveillance, ainsi qu’une revalorisation indemnitaire – jugée insuffisante par les organisations syndicales.

Une direction sous pression médiatique et politique

« Je suis calme et déterminée pour accompagner les 2 300 agents du Louvre, a déclaré de son côté la présidente au micro de France Inter le 18 décembre. Il faut être lucide sur nos faiblesses […] et nous allons nous renforcer. Le Louvre sortira renforcé de cette crise. » La ministre de la Culture, Rachida Dati, a confié à Philippe Jost, aujourd’hui président de l’Établissement public « Rebâtir Notre-Dame« , une mission de réorganisation du Musée.

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