La 101ème édition du salon berlinois ayant fermé ses portes, le temps est venu d’en faire un bilan. Nous vous proposons un tour d’horizon des tendances et innovations à suivre dans le domaine de l’électroménager.
L’univers de la maison est large. Sans surprise, ses nouveautés sont donc très nombreuses. Elles concernent pour beaucoup l’entretien des sols – notamment les aspirateurs robots et aspirateurs laveurs wet and dry – mais aussi du jardin (tondeuses robotisées). Dans le domaine du gros électroménager, la cuisson vapeur poursuit son déploiement. Enfin, l’intelligence artificielle, omniprésente, s’améliore dans le but d’offrir plus de conseils et de s’utiliser de façon plus fluide.
Des aspirateurs robots qui tentent la montée des marches
Les constructeurs d’aspirateurs robots semblant ne s’imposer aucune limite, on pouvait s’attendre à les voir tenter ce genre d’innovation. Les appareils ne se contentent plus de franchir des seuils épais de quelques centimètres, mais ont pour objectif de monter les escaliers. Il s’agit pour l’instant de prototypes, aperçus sur les stands de Dreame, Mova et Eufy. Les trois fabricants ont fait un choix technologique semblable, à savoir que ce n’est pas le robot qui monte, mais un support, qui le hisse ainsi jusqu’à l’étage supérieur. Ces équipements ont reçu des noms à la hauteur de la prouesse technologique : Zeus chez Mova, MarsWalker pour Eufy et Dreame reste un peu plus humble en le nommant Cyber X.

Aussi une évolution naturelle vers l’encastrement ?
Si les constructeurs ont trouvé des solutions pour qu’on intervienne le moins possible pour entretenir les robots, cela a eu un impact sur les stations de chargement. Minuscules il y a encore cinq ou six ans, elles ont triplé de volume, voire pire, puisqu’elles contiennent désormais des réservoirs d’eau propre et d’eau sale. De nombreuses marques semblent maintenant chercher des solutions pour conserver les atouts de l’auto-nettoyage tout en réduisant les dimensions des stations tout-en-un. C’est possible en raccordant la base à une arrivée d’eau et à une évacuation afin de supprimer les imposants bacs. Les stations sont carrément prévues pour être encastrées dans une niche de cuisine au même titre qu’un lave-vaisselle ou un four. Dreame en propose déjà deux de ce genre dans sa gamme (X40 Master et X50 Master). Ecovacs prévoit aussi une telle version de son Deebot X11 Pro Omni, idem pour le Narwal Flow dont une déclinaison « compacte » a vu le jour.

Bosch présentait pour sa part un modèle dont la station n’apparaît même plus puisqu’elle est totalement dissimulée dans le meuble de cuisine, seule une fine trappe s’ouvrant pour laisser le robot rentrer dans cet espace. LG exposait le même concept de base « intégrée ». Quant à Roborock, le fabricant a carrément placé la station dans le châssis de son lave-linge séchant pour en faire un appareil tout-en-un (la commercialisation en France n’est pas prévue pour l’instant).
Autre innovation vue chez plusieurs fabricants : une station contenant plusieurs patins interchangeables en fonction des types de sols. Les paires de serpillères étant stockées dans la station verticalement, on est aux antipodes de la recherche de compacité. Le Matrix 10 Ultra de Dreame et le Mova Mobius 60 embarquent ces technologies.
La robotisation s’exporte au jardin
Les tondeuses robots se multiplient aussi chez tous les fabricants – ceux qui en proposaient déjà étoffent leurs gammes (à l’instar de Bosch, qui outre l’électroménager commercialise aussi de l’outillage de jardin). Dreame présentait son nouveau modèle A3 AWD, Roborock ses premières gammes RockMov (Z1 et S1) et RockNeo, Ecovacs exposait son actuelle série Goat et Mova dévoilait une gamme entière. Étaient également représentées lors du salon des marques qu’on connaît moins en France comme Yarbo. Les modèles de dernière génération sont généralement connectés et cherchent à s’affranchir de toute installation de câble en s’inspirant des technologies utilisées par les aspirateurs robots pour cartographier l’extérieur. La plupart des fabricants proposent aussi au moins un modèle tout-terrain dans leur catalogue.

À toute vapeur, les aspirateurs laveurs
Sans grande surprise, nous avons aussi pu voir de très nombreux aspirateurs laveurs (aussi dits wet and dry), secteur sur lequel les fabricants chinois sont particulièrement dynamiques et se challengent beaucoup. On avait déjà vu apparaître sur le marché quelques références capables de laver les sols à l’eau chaude – à l’instar du Mova X4 Pro ou du Dreame H15 Pro Heat. Le but : assurer un nettoyage plus efficace, notamment sur les taches incrustées. Cette tendance se poursuit et s’accélère dans la mesure où un certain nombre d’aspirateurs wet and dry haut de gamme sont capables non seulement de laver les sols à l’eau chaude mais également à la vapeur. C’est ce que proposent notamment les futurs Roborock F25 Ultra, Tineco S9 Artist Steam Pro ou encore Dreame H16 Pro Steam… La vapeur dissout les traces grasses et profondément incrustées mais elle a également le pouvoir d’éliminer les bactéries et allergènes, sans même utiliser de détergent.

Des aspirateurs balais avec station auto-aspirante
Le concept n’est pas nouveau, cela fait même plusieurs années que certains fabricants s’y essaient. Le but est de soulager les utilisateurs de la pénible tâche de vidange du collecteur des aspirateurs balais. Pour cela, la station ne sert plus seulement à recharger la batterie, mais à évacuer automatiquement la poussière dans un sac ou bien dans un grand bac dédié. LG propose déjà des aspirateurs balais de ce type, de même que Samsung (les modèles haut de gamme Bespoke Jet AI). Tineco en propose plusieurs également, de même qu’Electrolux, Mova et Roborock s’y mettent ainsi que Narwal. Ce dernier a eu la bonne idée d’intégrer une seconde batterie à la station en plus de l’évacuation automatique de poussière.

La cuisson diététique, d’aifryer en vapeur
L’airfryer étant toujours aussi en vogue, rien d’étonnant à ce qu’on ait pu en voir un certain nombre à l’IFA. Sachant que les fours multifonction s’y mettent aussi : nombre de modèles récents embarquent un programme spécifique « airfry » pour réaliser de la cuisson à l’air chaud nécessitant très peu de graisse. Il fonctionne généralement avec un plateau spécifique au fond perforé, de manière à laisser passer l’air sous les aliments pour assurer une cuisson uniforme.
En parallèle, les fours poursuivent aussi leur évolution vers la cuisson vapeur, qui se généralise et se démocratise. Pour participer à son adoption, certains fabricants ont eu l’idée de développer des tiroirs encastrables dédiés. Il s’agit de tiroirs adoptant le même format qu’un tiroir chauffant mais dans lesquels on peut cuire des aliments à la vapeur. Cela permet d’adopter la cuisson vapeur sans changer de four ou sans en ajouter un second. De plus, la cavité étant compacte, la cuisson s’effectue beaucoup plus rapidement et consomme moins d’énergie. Telle est la proposition de Miele qui lance un modèle baptisé DS 8010. Bosch va aussi en commercialiser un (il sera disponible en 2026 et sa référence n’est pas encore connue) – idem pour la marque sœur Siemens qui en proposera une version connectée.

De l’IA toujours, qui évolue sur le gros électroménager
Encore une tendance qui n’est ni nouvelle ni surprenante : de nombreux appareils électroménagers embarquent des algorithmes boostés à l’IA. Celle-ci prend en charge de plus en plus de fonctions. Par exemple, Haier commercialise déjà des fours encastrables haut de gamme utilisant l’IA à travers ses technologies nommées Bionicook – ceux-ci sont capables de reconnaître les aliments pour les cuire de la manière adéquate puis d’apprendre les habitudes de l’utilisateur pour ajuster la cuisson comme il l’aime. Les prochaines générations piloteront aussi l’injection de vapeur. De même, Electrolux/AEG fait progresser ses fours intelligents les plus haut de gamme en les dotant d’une caméra pour reconnaître les aliments et surveiller leur degré de brunissage.

L’IA est également utilisée dans le domaine du lavage pour assurer un réglage automatique des paramètres des lave-linge en fonction du type de linge, de la quantité, du degré de salissure… Les possibilités évoluent pour offrir plus de précision. Par exemple, à travers l’IA, les nouvelles gammes de Samsung sont capables de reconnaître de nouveaux textiles (le jean et les tissus outdoor).

Certains fabricants cherchent aussi à faire évoluer le système d’intelligence artificielle embarqué dans les appareils électroménagers de manière à ce qu’on puisse adresser des requêtes vocales le plus naturellement possible et recevoir des réponses orales (éventuellement doublées de réponses écrites). Hisense en faisait une démonstration sur ses lave-linge 7i, « l’agent IA » pouvant par exemple répondre quand on lui demande comment se débarrasser d’une trace de sang sur un T-shirt blanc. Micro et haut-parleurs étant intégrés, nul besoin de smartphone pour se faire comprendre par l’appareil. Dans le même esprit, chez Samsung, l’IA reconnaît chaque habitant du foyer pour lui proposer des contenus personnalisés – il ne s’agit pas seulement de films et séries, mais aussi de recettes de cuisine, par exemple, qui peuvent être directement transmises au four.Quant à Frio, le groupe français spécialiste des caves à vin, il ajoute de l’IA à son application Vinotag. Les possibilités sont ainsi bien plus larges qu’auparavant. Les conseils apportés sont plus pointus et plus complets (accords mets et vins en fonction des plats dégustés, selon les bouteilles que l’on possède et qui arrivent à leur apogée, ou celles qu’on souhaite déguster sur le moment…).