
Le chanteur et compositeur français signe un nouvel album intime et élégant, traversé par le deuil, l’amour et la mémoire, entre confidences personnelles et héritage musical.
Après plus d’un demi-siècle de carrière, Julien Clerc signe son 28e album studio avec Une vie, un disque annoncé personnel et sensible, pensé comme une traversée intime. Onze titres, onze tableaux d’un artiste toujours en quête de justesse, qui livre ici son premier recueil de chansons originales depuis Terrien (2021).
Une voix familière, des thèmes universels
Connu pour sa voix vibrante, Julien Clerc poursuit ici l’exploration de son univers musical avec l’aide de collaborateurs fidèles et nouveaux : Paul École, Carla Bruni, Serge Lama, Gaëtan Roussel, Didier Barbelivien. Le tout sous la direction de Benjamin Biolay, déjà présent à la réalisation d’Où s’en vont les avions en 2008. Une vie mêle ainsi les sonorités classiques à des arrangements plus contemporains.
L’un des moments les plus forts de l’album est la chanson Saint-Nazaire, dédiée à Gérard Leclerc, frère cadet du chanteur et journaliste décédé dans un accident d’avion en août 2023. Le morceau, écrit par Paul École, se distingue par sa retenue et sa pudeur. « Je n’entendais pas une chanson triste pour mon frère, a expliqué Julien Clerc au micro de France Inter. Le texte de Paul École m’a permis de faire ce que je souhaitais, c’est-à-dire une musique sinon joyeuse, en tout cas pas triste. »
Un hommage puissant
Mais s’il ne fallait retenir qu’un seul titre de cet opus, ce serait sans doute celui qui l’ouvre : Les parvis. Non seulement pour sa mélodie, mais surtout pour ce qu’elle incarne : un hommage à Stéphane Voirin et à Agnès Lassalle, professeure poignardée par un élève à Saint-Jean-de-Luz le 22 février 2023.
La musique s’inspire d’une image qui a touché la France le 3 mars suivant, lorsque, pendant les obsèques, cet homme en costume a improvisé une danse silencieuse devant le cercueil de sa compagne, sur les notes de Love de Nat King Cole. Un geste de deuil et de tendresse devenu symbole. Julien Clerc s’en empare, interprétant sur une musique qu’il a composée les mots de Paul École : « Il tourne, il tourne et il danse / Sur les pavés du parvis / Dans ses bras il tient l’absence / Son bel amour qu’on a ravi. »
Un retour bien accueilli
À 77 ans, Julien Clerc ne livre pas un adieu, mais plutôt un carnet de route. « Je suis compositeur, donc toute ma vie j’ai cherché des auteurs et j’en ai trouvé. Je crois que d’avoir travaillé avec tous ces auteurs différents, ça m’a permis de durer, de me renouveler musicalement », confie-t-il à l’AFP. Cette collaboration continue, gage de longévité artistique, traverse Une vie comme un fil conducteur.
Le chanteur prépare par ailleurs une grande tournée qui débutera en février 2026 et culminera le 9 octobre 2027 à l’Accor Arena, quelques jours avant son 80e anniversaire.