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Fraude en ligne : Meta toujours en tête, mais WhatsApp et Telegram gagnent du terrain (rapport Revolut)

11 avril 2025
Fraude en ligne : Meta toujours en tête, mais WhatsApp et Telegram gagnent du terrain (rapport Revolut)
©L'Éclaireur Fnac / image générée par IA

La banque en ligne Revolut a publié son dernier rapport sur la sécurité des consommateurs, mettant en évidence une évolution des tactiques employées par les fraudeurs, qui se tournent de plus en plus vers les messageries chiffrées.

Dans l’univers des néobanques, Revolut est incontestablement l’acteur qui fait le plus parler de lui. Au point de revendiquer aujourd’hui 50 millions de clients à travers le monde. La banque en ligne, accessible essentiellement depuis son application sur smartphone ou tablette, est aussi à l’origine d’un rapport consacré à la sécurité des consommateurs et à la criminalité financière. Fraîchement publiée, la troisième édition de ce rapport dresse un état des lieux des méthodes d’escroquerie en Europe, avec une mutation rapide des stratégies adoptées par les cybercriminels.

Meta reste la source principale

Pour la troisième période consécutive, les plateformes appartenant au groupe Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) demeurent la source prédominante des escroqueries signalées à Revolut, représentant 54 % de tous les cas recensés mondialement au second semestre 2024, d’après les données de la banque. Facebook conserve la première place des plateformes privilégiées par les fraudeurs, avec 28 % des signalements.

Toutefois, le rapport met en évidence un glissement assez marqué vers les services de messagerie. WhatsApp concentre désormais 21 % des fraudes signalées, et Telegram 18 %. Combinées, ces deux applications représentent donc plus d’un tiers des arnaques répertoriées (39 %). Pire, cette tendance s’accélère : le nombre de cas liés à Telegram a bondi de 121 % au second semestre 2024, tandis que ceux impliquant WhatsApp ont progressé de 67 %, selon les chiffres de Revolut. Les criminels semblent exploiter la confiance des utilisateurs envers le chiffrement de ces plateformes.

À titre de comparaison, les plateformes Google ne sont à l’origine que de 0,09 % des cas de fraude rapportés à Revolut, ce qui tendrait à prouver, selon l’entreprise, que des mesures efficaces peuvent être prises par les géants du Web pour endiguer le phénomène à la source.

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La situation en France

Dans l’Hexagone, les plateformes Meta restent également la source principale, totalisant 38 % des fraudes signalées à Revolut. Mais la part des messageries dans les arnaques est, elle aussi, devenue significative chez nous, WhatsApp représentant 29 % des cas et Telegram 16 %.
L’analyse par type d’escroquerie révèle toutefois des spécificités françaises intéressantes, toujours d’après les données fournies par Revolut. Concernant les offres d’emploi frauduleuses, Telegram est ainsi la source de 59 % des cas et WhatsApp de 30 %. Pour les arnaques à l’investissement, WhatsApp arrive en revanche en tête avec 30 % des cas, suivi par Telegram à 25 %.

Les arnaques à l’achat et à la billetterie persistent

Malgré l’évolution des vecteurs d’attaque, les arnaques à l’achat demeurent très répandues. Le rapport de Revolut signale aussi une tendance préoccupante apparue au second semestre 2024 : la multiplication des fraudes à la billetterie. Ces dernières ciblent tout particulièrement les jeunes générations. Les 17-24 ans et les 25-34 ans constituent la grande majorité des victimes signalées pour ce type d’arnaque (respectivement 36 % et 38 %).

Revolut appelle les plateformes à agir

Face à cette menace, Revolut affirme avoir intensifié ses efforts de protection. L’entreprise indique avoir empêché plus de 694 millions d’euros de transactions frauduleuses potentielles visant ses clients en 2024. Elle a notamment déployé des systèmes de détection basés sur l’intelligence artificielle fonctionnant en temps réel, instauré des plafonds de transaction, renforcé l’authentification biométrique et lancé des appels sécurisés via son application pour contrer l’usurpation d’identité. Des ressources pédagogiques sont également mises à disposition des consommateurs.

Revolut
©Revolut

Néanmoins, Revolut estime que les institutions financières ne peuvent lutter seules contre ce fléau. Woody Malouf, responsable de la lutte contre la criminalité financière chez Revolut, pointe du doigt l’inaction des plateformes de réseaux sociaux, qu’il qualifie de « véritable catalyseur de la criminalité financière ». La banque en ligne appelle donc une nouvelle fois ces plateformes à prendre des « actions immédiates ». Elle plaide pour la suppression proactive des contenus frauduleux, une vérification plus stricte des annonceurs et un engagement concret des réseaux sociaux à participer au remboursement des victimes lorsque l’arnaque a pris naissance sur leurs services.

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