Actu

Bad Boy débarque sur Netflix : la série s’inspire-t-elle d’une histoire vraie ?

02 mai 2025
Par Sarah Dupont
Bad Boy.
Bad Boy. ©Netflix

Après le succès d’Adolescence en mars, la plateforme de streaming ajoute à son catalogue Bad Boy, une série puissante sur le monde carcéral juvénile, qui dépasse les frontières de la fiction.

Plébiscitée en Israël, où elle a remporté sept distinctions aux derniers Israeli Television Academy Awards, Bad Boy débarque sur Netflix ce 2 mai. Entre drame carcéral et récit initiatique, cette série s’appuie sur un duo de créateurs aguerris : Ron Leshem, à l’origine de la série israélienne et originelle Euphoria, et la cinéaste Hagar Ben-Asher (The Slut). Ensemble, ils livrent une fiction aussi dure que vibrante, qui puise sa force dans une histoire vraie.

Une œuvre à deux temps

La série suit Dean Scheinman, un garçon de 13 ans envoyé dans un centre de détention pour mineurs. Là, il croise le chemin de Zoro, un jeune détenu éthiopien-israélien condamné pour homicide. Dans un climat de violence, de hiérarchie et de survie, une relation ambivalente se tisse. Vingt ans plus tard, Dean est humoriste, figure montante du stand-up israélien. Mais les souvenirs refont surface et, à travers une narration éclatée, Bad Boy dissèque les stigmates laissés par l’incarcération.

Bad Boy.©Netflix

Si le récit alterne passé carcéral et présent médiatique, c’est parce qu’il épouse la trajectoire de celui qui l’incarne. Daniel Chen, comédien et humoriste israélien, joue Dean adulte. Il est aussi celui dont l’histoire a inspiré la série. En détention juvénile durant plusieurs années, Chen a puisé dans cette expérience pour construire son écriture comique – et désormais dramatique.

Une fiction née de l’expérience personnelle

« Lorsque j’étais en prison, on regardait des séries comme Oz ou Zinzana. Je disais à mon compagnon de cellule : “Tu sais ce qu’il nous faudrait ? Une série sur nous” », a-t-il raconté à la chaîne N12. Ce projet est resté en gestation jusqu’à sa rencontre avec Ron Leshem, qui partageait un intérêt ancien pour les récits d’incarcération juvénile. Ancien reporter, Leshem avait lui-même enquêté sur ces adolescents enfermés trop tôt, souvent abandonnés par les institutions.

Un récit sans artifice, à hauteur d’ados

La force de la série réside précisément dans ce croisement entre mémoire intime et regard d’enquête. Daniel Chen ne se contente pas d’incarner Dean adulte : il donne corps à une histoire vécue, nourrie de souvenirs personnels. Ron Leshem, quant à lui, assume une approche frontale de la violence, qu’il juge nécessaire. Comme il le souligne dans Deadline : « La situation dans la vie réelle est encore plus brutale dans les centres de détention pour mineurs qu’elle n’apparaît dans la série. »

30€
36€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Tournée avec une majorité de comédiens non professionnels, la série mêle brutalité et pudeur. Guy Manster incarne Dean adolescent, Havtamo Farda campe le mystérieux Zoro, tandis que Chen lui-même reprend son rôle adulte, dans les clubs de stand-up comme dans ses cauchemars. La réalisatrice Hagar Ben-Asher dirige les huit épisodes avec sobriété, laissant la parole aux silences, aux regards et aux blessures invisibles.

À lire aussi

Article rédigé par