
Le comédien américano-égyptien se glisse dans la peau d’un cryptographe de la CIA prêt à tout pour venger sa femme, dans The Amateur, thriller d’espionnage à découvrir en salles le 9 avril.
Il existe des silences qui se transforment en trahison. L’un d’eux est au cœur de l’intrigue du nouveau film porté par Rami Malek. Dans The Amateur, en salle le 9 avril, l’oscarisé pour son incarnation de Freddie Mercury dans Bohemiam Rhaspody campe un héros inattendu, ni espion chevronné ni baroudeur désabusé, mais homme méthodique, brisé, et prêt à tout.
Un protagoniste contre le pouvoir
Charles Heller est cryptographe à la CIA. Il déchiffre des codes, pas les zones grises de la morale. Lorsque sa femme est tuée lors d’un attentat à Londres, il pense que ses supérieurs activeront immédiatement les ressources de l’agence.

Mais, face à l’inertie froide de l’institution, il comprend qu’il devra mener sa propre croisade. Pour l’y préparer, l’Agence consent à une formation express. Sur le terrain, c’est Robert Henderson (incarné par Laurence Fishburne) qui prend en charge cette mission : transformer un analyste en soldat.
Un film à la structure solide
Réalisé par James Hawes (connu pour la série Slow Horses), le film s’inscrit dans la lignée des thrillers d’espionnage, avec un mélange entre action, doute et drame.

Fishburne, habitué aux rôles d’autorité – de Matrix à Man of Steel –, incarne le mentor tiraillé entre loyauté professionnelle et empathie pour un homme consumé par le deuil. Autour du duo, le casting réunit Rachel Brosnahan, Caitríona Balfe, Jon Bernthal et Michael Stuhlbarg.
Du roman à l’écran
Ce récit contemporain prend en réalité sa source dans le roman éponyme de Robert Littell publié en 1981. L’histoire, alors située au cœur de la guerre froide, mettait déjà en scène un certain Charles Heller, cryptographe de la CIA, dont la fiancée était tuée à Munich. Pour contourner la passivité de l’agence, il piratait des données classifiées, exigeait une formation accélérée et partait seul en Tchécoslovaquie.
L’adaptation de 2025 conserve la trame principale tout en la transposant à notre époque. Les tensions idéologiques ont laissé place à des menaces globalisées. Le cœur du récit reste intact : la vengeance d’un homme ordinaire.
Une première version tombée dans l’oubli
Avant cette nouvelle relecture, une première adaptation avait vu le jour en 1981. Réalisée par Charles Jarrott (sous le titre L’homme de Prague en version française), elle mettait en vedette John Savage dans le rôle de Heller. Le film, tourné au Canada et à Vienne, s’efforçait de recréer les tensions de la guerre froide. Malgré une nomination dans dix catégories aux prix Génie, il n’en remporta aucune.
Quarante ans plus tard, The Amateur s’offre un autre souffle. Dans les pas d’un homme qui refuse de plier, James Hawes convoque la mémoire du roman pour écrire – peut-être – une version plus contemporaine de la justice personnelle.