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Annulation de concerts, report de tournées… le monde du spectacle inquiet des nouvelles restrictions sanitaires

29 décembre 2021
Par Félix Tardieu
Annulation de concerts, report de tournées… le monde du spectacle inquiet des nouvelles restrictions sanitaires
©Shutterstock.com

Retour des jauges en intérieur et en extérieur, interdiction des concerts debout… les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement le 27 décembre pour freiner l’épidémie ont asséné un nouveau coup dur aux professionnels du spectacle et ont fait réagir certains artistes, partagés entre ironie et résignation.

Depuis les annonces du gouvernement le 27 décembre dernier, de nombreux artistes ont fait part de leur incompréhension. Ces mesures, censées freiner la progression du variant Omicron sur le territoire français (près de 180 000 cas de Covid ont été recensés pour la seule journée du 28 décembre, un record depuis le début de l’épidémie), rétablissent les jauges pour les événements sportifs et les salles de concert, fixant un maximum de 2 000 personnes en intérieur et de 5 000 personnes en extérieur. Les concerts debout sont quant à eux proscrits, touchant ainsi directement une centaine de salles françaises dont la capacité d’accueil dépasse les 2 000 places. Si les festivals de l’été ne sont pas (encore) touchés par ces mesures, de nombreux spectacles, concerts et tournées sont d’ores et déjà impactés : c’est notamment le cas du rappeur Orelsan, contraint d’annuler les premières dates de sa tournée pour l’album Civilisation. D’autres artistes tels que Julien Doré, Eddy de Pretto ou Grand Corps Malade ont choisi le camp de l’ironie en transformant leurs tournées en « meetings » ou en annonçant leur candidature à l’élection présidentielle, en référence au statut d’exception des rassemblements politiques (et des lieux de culte) garanti par la Constitution.

 
 
 
 
 
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Plus largement, ces traits d’humour reflètent l’inquiétude profonde du secteur musical et du monde du spectacle. « Les pertes de chiffre d’affaires du secteur sont estimées à 80-85% en 2021 (…) Dans notre secteur, on ne redémarre pas en 48 heures, il faut relancer l’intégralité de la machine et réhabituer le spectateur à revenir dans nos lieux (…) On redevient un secteur interdit, c’est le désespoir de nouveau », a déclaré Malika Seguineau, directrice générale du PRODISS (Syndicat national du spectacle musical et de variété) auprès de l’AFP. De son côté, Angelo Gopee, patron de Live Nation France, dénonce « un manque de respect ». Pour calmer le jeu, la majorité présidentielle LREM a annoncé dans la foulée que des jauges s’appliqueront dans les meetings du parti, malgré les règles constitutionnelles qui les protègent.

Dans le secteur du spectacle vivant, les annulations s’enchaînent. À Paris, certaines troupes, touchées par l’épidémie, ont tout simplement dû annuler leurs représentations, à l’image du Roi Lion au théâtre Mogador, arrêté jusqu’au 31 décembre, ou de la Comédie-Française, contrainte d’annuler six de ses spectacles jusqu’à début janvier. Idem pour le Théâtre du Châtelet, contraint d’annuler certaines représentations du spectacle Cole Porter in Paris, ou encore les spectacles Pixel de Mourad Merzouki au Théâtre 13e art et Don Quichotte à l’Opéra de Paris.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste