Conjuguant révélations, confirmations et sacralisations, 2024 commence sur les chapeaux de roues. Voici une petite sélection à écouter pendant l’été si vous êtes passé au travers.
Billie Eilish, Taylor Swift, Dua Lipa ou encore Beyoncé : beaucoup d’icônes de la pop ont fait leur grand retour en ce début d’année 2024, parfois en demi-teinte. Si elles ont monopolisé l’attention des médias, d’autres artistes ont su se faire entendre, à l’instar de Vampire Weekend ou Justice. Des petits nouveaux, comme Martin Luminet ou Bibi Club, ont même su percer et attirer les projecteurs sur eux. À mi-parcours, nous vous proposons de jeter un œil dans le rétroviseur pour ne retenir que les meilleures vibes.
Beyoncé, reine du buzz
Nous ouvrons cette sélection par Queen B ! Beyoncé avait fait le buzz lors de la grande finale du Super Bowl, en y annonçant la sortie de son prochain album Cowboy Carter.
Dans la foulée, la star dévoilait Texas Hold’Em, repris des millions de fois sur les réseaux sociaux et annonçant la couleur « country » de ce nouveau disque, qui mêle guitares acoustiques et grosses caisses.
La chanteuse s’y dévoile comme jamais le long de pistes intimistes, et a même recruté Miley Cyrus, Dolly Parton ou Post Malone le temps de quelques duos. Audacieux sur le papier, Cowboy Carter n’est finalement pas aussi efficace que le coup de com qui l’a dévoilé, mais reste un opus singulier dans la carrière de l’artiste.
Le spleen poignant de Beth Gibbons
Chanteuse de Portishead, trio pionnier du trip-hop survenu dans les années 1990, Beth Gibbons se fait rare, mais chacun de ses retours bouleverse. Son dernier ne déroge pas à la règle. Avec Lives Outgrown, son véritable premier album solo, la chanteuse originaire d’Exeter vient rompre un long silence de 16 ans. Le temps nécessaire pour façonner ce chef-d’œuvre organique, d’une beauté sidérante.
Il y est question de maternité, d’anxiété et de ménopause, mais aussi de courage ! Entourée des producteurs et musiciens James Ford (Arctic Monkeys et Depeche Mode) et Lee Harris (Talk Talk), l’artiste a su y insuffler suffisamment de vie pour en faire un grand disque enveloppant et lumineux : déjà un classique !
L’audace de Billie Eilish
Alors que ses consœurs Taylor Swift et Dua Lipa ont déçu, Billie Eilish redore le blason de la pop féminine avec Hit me Hard and Soft.
Mieux, la star de 22 ans évolue et montre qu’elle sait se renouveler. Ici, moins de sons saturés et de murmures maniérés – sa signature musicale– et davantage d’envolées lyriques et de cordes flamboyantes. L’artiste navigue désormais avec aisance entre pop et expérimentations.
Elle ose, à tous les niveaux. Dans Lunch, elle revendique son identité queer et son attirance pour les femmes. Constitué de chroniques intimistes, son troisième album oscille entre ballades poignantes et tubes énergiques contemporains, mais trouve son équilibre !
Le classicisme de Vampire Weekend opère toujours
Quoi de neuf chez Vampire Weekend ? Rien ! Et pourtant, le groupe continue de fasciner. Après cinq ans d’absence, le trio new-yorkais témoigne d’une santé créative hors pair, bien supérieure à celle de ses rivaux : Arctic Monkeys, Franz Ferdinand ou The Strokes. Pour Only God was Above us, le groupe renoue avec l’excellence de ses débuts, l’urgence de la jeunesse en moins.
Ici, il fait preuve d’une « maturité » respectable. Ce cinquième album est surtout d’une grande classe. Tubes orchestraux euphorisants ou ballades romantiques mélancoliques et mélodiques : cet opus un brin engagé est malgré tout porté par un optimisme rafraîchissant.
Justice, place aux featurings
Daft Punk est mort ! Vive Justice. Le duo emblématique de la French Touch revient avec Hyperdrama, un concentré de featurings surprenants. Gaspard Augé et Xavier de Rosnay n’avaient jamais osé en faire sur leurs précédents albums.
Ce quatrième en regorge et pas des moindres : Tame Impala, RIMON, The Flints, Connan Mockasin, Miguel et Thundercat. Leurs points communs : ces artistes travaillent en totale autonomie et se distinguent par un falsetto maîtrisé. Dans ce domaine, Miguel excelle sur Saturnine, un must de ce disque résolument électro-soul, saupoudré à merveille de disco et de jazz !
Bibi Club, la révélation francophone venue du Québec
Après avoir réalisé une percée sur le sol français en 2022 avec Le Soleil et la Mer, salué par la critique, Bibi Club devrait l’enflammer avec Feu de garde. Pour le composer, le duo québécois formé par Adèle Trottier-Rivard et Nicolas Basque s’est inspiré des disques de Moondog et Stereolab pour la musique, et de la jeunesse scoute d’Adèle pour les textes. En résulte un opus électrique particulièrement enthousiasmant, qui célèbre la nature, le courage, la sororité et l’amitié. Une ode à la vie simple !
UTO, le duo parisien bizarroïde
Le second opus d’UTO est titré When all you Want to do is be the Fire Part of Fire, preuve que le duo parisien n’a pas choisi la voie de facilité, mais plutôt celle du bizarroïde.
Leur synth pop singulière et inventive en déborde. Les arrangements d’Émile Larroche se situent à la lisière de ceux de Matmos et Beck. Quant au timbre de voix particulier et naturel de Neysa May, il évoque un mix entre celui de Björk et Kim Gordon. Mélangez toutes ces références et vous obtenez la pop d’UTO, la plus audacieuse bidouillée dans l’Hexagone !
À écouter aussi
- Pulsar de L’Impératrice
- Loss of Life de MGMT
- Wall of Eyes de The Smile
- BRAT de Charli XCX
- The Collective de Kim Gordon