Critique

Cowboy Carter, de Beyoncé : que vaut son nouvel album ?

29 mars 2024
Par Robin Negre
La pochette de “Cowboy Carter”.
La pochette de “Cowboy Carter”. ©Sony Music

Cowboy Carter est disponible depuis ce vendredi 29 mars et permet à l’artiste de proposer un style musical inédit.

Après quelques semaines de teasing, Beyoncé continue son ère Renaissance avec son second acte, intitulé Cowboy Carter.

Présenté comme un album de country qui n’en est pas un, et créé pour répondre à une frustration de plusieurs années entourant la légitimité de l’artiste à s’approprier ce genre, Cowboy Carter est un voyage musical puissant et complexe, qui puise dans différents héritages tout en étant, avant et pour tout, un pur album de Beyoncé.

L’artiste parvient à se saisir d’un genre musical riche, la country, pour en faire une expression personnelle singulière, avec ses propres envies et tonalités. Cowboy Carter contient 27 morceaux, et s’apprécie comme une expérience globale avec des chansons plus ou moins longues, des reprises, des collaborations et des interludes sonores ou chantés.

Une réelle réinvention de la part de Beyoncé dans la musique, ou plutôt une déclaration artistique puisant dans cette envie constante de ne pas reproduire ce qu’elle a déjà fait précédemment.

Réussi dès la première écoute

Alors même que les retours de Shakira et Jennifer Lopez n’ont pas vraiment convaincu, Beyoncé montre la voie à suivre avec Cowboy Carter, qui s’impose instantanément comme l’un de ses meilleurs albums et invite — encore une fois — un autre public à pénétrer dans son univers musical foisonnant. Une énergie impressionnante en ressort, que cela soit dans la rythmique ou le débit de paroles et de textes.

Beyoncé ne va pas dans la simplicité et au sein même de l’album, les morceaux se différencient. Les titres sont tantôt rapides et dansants, ou au contraire plus calmes et touchants. À la première écoute, les morceaux Bodyguard — avec des échos réalisés par Taylor Swift, selon la rumeur non confirmée –, Daughter, Levii’s Jeans — avec Post Malone — et Just for fun se démarquent particulièrement et rejoignent les excellents Texas Hold ‘Em et 16 Carriages, les deux singles déjà dévoilés depuis plusieurs semaines.

Néanmoins, la force incontestable de Cowboy Carter réside dans son hommage appuyé et dans son aspect collaboratif. Par deux fois, Beyoncé propose une reprise de chansons cultes : Blackbiird, — qui reprend le titre Blackbird des Beatles — et Jolene de Dolly Parton, légende de la country. Dans les deux cas, la chanteuse arrive à proposer des covers particulièrement entraînantes, ne se confondant jamais avec l’original, mais témoignant d’un hommage sincère.

Puis, à la seizième position, le titre le plus surprenant de Cowboy Carter, II Most Wanted, apparait (alors même que de nombreuses fulgurances se sont déjà succédées). En reprenant et en détournant avec discrétion l’arpège célèbre de Landslide de Fleetwood Mac — chef-d’œuvre imbattable de la musique s’il en est —, Beyoncé invite Miley Cyrus pour un fantastique duo, aussi touchant que puissant et entrainant.

Beyoncé et Miley Cyrus sur II Most Wanted.

Cowboy Carter démontre une nouvelle fois de l’intelligence artistique de Beyoncé. Avec passion et respect, elle s’empare d’un genre représentatif de la culture américaine et parvient à l’enrichir avec ses propres thématiques et obsessions.

Plus important encore, l’artiste parvient à démontrer de l’universalité de la musique et de ses genres, en faisant taire de la meilleure des façons les attaques violentes et racistes qu’elle a pu subir en annonçant sa venue dans le monde de la country.

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Suite évidente et logique à Renaissance, Cowboy Carter est un nouvel album réussi pour la chanteuse. En attendant le troisième acte dans un tout nouveau genre ?

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