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Recall : Microsoft rétropédale face aux risques de sécurité

10 juin 2024
Par Pierre Crochart
Recall : Microsoft rétropédale face aux risques de sécurité
©Microsoft

La fonctionnalité IA, attendue la semaine prochaine pour le grand public, ne sera finalement pas activée par défaut.

Un soulagement pour celles et ceux qui craignaient à la fois une atteinte extrême à leur vie privée et des risques de sécurité bien réels, démontrés il y a quelques jours par un hacker étant parvenu à accéder à tout le contenu capturé par Recall sur un ordinateur.

Recall devient optionnel

Microsoft ne s’attendait sans doute pas à un accueil aussi glacial pour sa fonctionnalité Recall. Annoncée en grande pompe il y a deux semaines à l’occasion d’une conférence presque intégralement dédiée à son virage vers l’intelligence artificielle, cette fonctionnalité a pour but d’enregistrer des captures d’écran d’absolument tout ce que vous faites sur votre ordinateur pour constituer un gigantesque journal dans lequel vous pouvez retrouver facilement toutes sortes de choses.

Une belle idée, si l’on évite d’imaginer le pire. Or, le pire est souvent à portée de clic pour les cybercriminels, qui se voyaient là présenter une véritable mine d’or d’informations sensibles. À la base prévue pour être installée nativement sur les nouveaux ordinateurs Copilot+, la fonction Recall sera finalement optionnelle.

C’est en tout cas ce qu’annonce la firme dans un billet de blog expliquant que le processus d’installation de Windows 11 sur les ordinateurs concernés va être revu afin de donner la main aux utilisateurs et utilisatrices sur l’activation de cette fonctionnalité. « Si vous ne choisissez pas explicitement d’activer la fonctionnalité, elle sera désactivée par défaut », indique le constructeur.

D’autres ajustements de la sécurité

Microsoft ne s’arrête pas là et en profite pour revoir sa copie en matière de sécurité. Jusqu’alors, toute personne authentifiée sur un ordinateur obtenait l’accès à tout l’historique Recall. Désormais, si vous faites le choix d’activer la fonction, l’utilisateur principal devra se réauthentifier via Windows Hello (soit par reconnaissance faciale, scan de l’empreinte digitale ou code PIN).

Il est inquiétant qu’il ait fallu tant de polémiques pour arriver à ce résultat, mais Microsoft annonce que la base de données de Recall sera désormais chiffrée, la rendant donc illisible pour quiconque n’est pas formellement autorisé à la consulter.

Microsoft semblait beaucoup compter sur l’attrait de sa nouvelle fonctionnalité pour doper l’adoption de Windows 11, qui patine auprès des utilisateurs (seulement 28 % des ordinateurs tournent sous Windows 11, contre encore 68 % pour Windows 10). Et, quand on connaît l’insistance avec laquelle la marque tente d’imposer ses produits (on pense au navigateur Edge dont il est difficile de refuser l’utilisation), on espère que ces mesures ne sont pas que temporaires afin de calmer la grogne.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste