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Quentin Tarantino poursuivi en justice par Miramax pour la vente de NFT de Pulp Fiction

18 novembre 2021
Par Félix Tardieu
Quentin Tarantino au Comic-Con de San Diego en 2015 pour la présentation de "The Hateful Eight"
Quentin Tarantino au Comic-Con de San Diego en 2015 pour la présentation de "The Hateful Eight" ©Gage Skidmore / Flickr

Quentin Tarantino est dans de beaux draps. Après avoir annoncé la vente sous forme de NFT de sept scènes inédites de Pulp Fiction, la société de production Miramax a déclaré avoir engagé des poursuites contre son réalisateur.

Il y a quelques semaines, Quentin Tarantino – réalisateur de Reservoir Dogs (1992), Kill Bill (2003) ou encore Django Unchained (2012) – faisait part de son engouement pour la technologie des jetons non fongibles (NFT) lors d’une conférence de crypto-art à New York (NFT.NYC), en annonçant la vente prochaine de sept scènes coupées de son film culte Pulp Fiction, Palme d’Or au Festival de Cannes 1994. Des scènes absentes du montage final, accompagnées d’extraits du scénario manuscrit du film ainsi que de commentaires audio de Tarantino en personne, dévoilant au passage quelques secrets de fabrication du film culte. Libre alors aux futurs acquéreurs de dévoiler au grand public ces scènes inédites ou de les garder sous scellés.

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Mais les plans de Quentin Tarantino viennent d’être quelque peu bousculés : selon The Hollywood Reporter, le studio Miramax (créé à l’origine par un certain Harvey Weinstein, aujourd’hui propriété du conglomérat médiatique américain ViacomCBS et du groupe qatari BeIN Media), producteur et détenteur des droits de Pulp Fiction, a annoncé avoir engagé des poursuites contre le réalisateur qui n’aurait pas consulté la société de production en amont. Miramax soutient que l’initiative de Tarantino pourrait interférer avec les projets du studio d’établir des partenariats NFT sur la base de sa bibliothèque de films, dont Pulp Fiction est une des figures de proue. 

John Travolta et Uma Thurman dans une scène emblématique de Pulp Fiction © DR

Quentin Tarantino est poursuivi pour rupture de contrat, violation du droit d’auteur et de la marque et concurrence déloyale. Miramax a fait parvenir au réalisateur une lettre de mise en demeure, mais ce dernier n’y a pas donné suite. De son côté, Quentin Tarantino fait jouer les droits qui lui sont « réservés », tel que stipulé sur son contrat d’origine avec le studio pour Pulp Fiction. Ces droits incluent entre autres l’album de la bande originale, les publications imprimées (en l’occurrence la publication du scénario), les médias interactifs, les droits de suite et de remake pour le cinéma et la télévision ou encore les droits de série télévisée et de spin-off. Problème : les NFT n’étaient évidemment pas de mise dans les années 1990, à l’époque de la rédaction du contrat. Pour ses avocats, Tarantino exerce ses droits à la publication du scénario à travers la vente de NFT ; au contraire, Miramax affirme que ces jetons virtuels constituent une vente unique et n’équivalent pas à la publication du scénario. Dans cette configuration, le studio serait le seul propriétaire de ces NFT. L’issue du procès dépendra donc de la nature juridique des NFT et des droits qui peuvent y être rattachés.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste