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Données personnelles : pourquoi publier ce message sur Facebook ne sert à rien ?

14 novembre 2023
Par Kesso Diallo
La Cnil avait déjà averti en 2017 que ce message n'avait aucune valeur juridique.
La Cnil avait déjà averti en 2017 que ce message n'avait aucune valeur juridique. ©frank333 / Shutterstock

La nouvelle option d’abonnement sur Facebook et Instagram pour les utilisateurs européens a fait revenir un message pour empêcher la collecte de données sur les deux plateformes.

Un message qui peut faire peur à certains concernant la protection de leurs données, mais qui est en réalité inutile. Depuis début novembre, les utilisateurs européens ont vu un avertissement inédit s’afficher sur Facebook et Instagram. Ils ont désormais le choix entre payer une dizaine d’euros pour ne plus voir de publicités sur les deux réseaux sociaux ou continuer à les utiliser gratuitement. Pour Meta, la maison mère des deux plateformes, il s’agit d’un moyen de se conformer au règlement général pour la protection des données (RGPD).

Cette nouvelle option d’abonnement s’est accompagnée du retour d’un message que vous avez peut-être vu sur votre fil Facebook. « Je n’autorise pas Facebook ni aucune entité associée à Facebook à utiliser mes photos, informations, messages ou publications, passés et futurs. Avec cette déclaration, j’avise Facebook qu’il est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer ou prendre toute autre mesure contre moi sur la base de ce profil et/ou de son contenu. La violation de la vie privée peut être punie par la loi », indique le message, plus ou moins identique, partagé par de nombreux utilisateurs.

Un message toujours inutile

Ces utilisateurs pensent qu’il suffit de publier un tel message pour interdire au réseau social d’exploiter les contenus qu’ils y postent. Ils espèrent ainsi protéger leurs données personnelles, mais cette initiative est toujours inutile. « Chaque année il revient ! Et chaque année, nous rappelons que ce type de message n’a aucune valeur juridique et ne garantit en rien la protection de vos données, de vos créations, de vos photos publiées sur Facebook », avertissait déjà la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) dans un message publié sur le réseau social en 2017 et depuis supprimé. 

Comme le note Le Parisien, seules les conditions générales d’utilisation ont une valeur légale. Dans le cas de la plateforme de Meta, elles indiquent que les utilisateurs l’autorisent à « héberger, utiliser, distribuer, modifier, exécuter, copier, représenter publiquement ou afficher publiquement, traduire et créer des œuvres dérivées de [leur] contenu »

Collectant les données personnelles des utilisateurs à des fins publicitaires depuis des années, Meta estime se conformer au droit européen avec sa nouvelle option d’abonnement. Pourtant, ce mécanisme pourrait lui aussi être contesté par les autorités européennes, notamment parce qu’il n’offre pas d’alternative à ceux ne souhaitant ni que leurs données soient collectées ni payer.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste