Décryptage

Goldorak : le festin des loups : le jeu est-il capable de rivaliser avec Dragon Ball ?

13 novembre 2023
Par Valérie Précigout (Romendil)
“Goldorak : le festin des loups” sera disponible le 14 novembre.
“Goldorak : le festin des loups” sera disponible le 14 novembre. ©Microids/Go Nagai/Dynamic Planning

Porte-drapeau de l’animation japonaise en France, Goldorak a été la révélation de toute une génération. Des décennies plus tard, le robot géant opère une renaissance fulgurante et s’aventure même officiellement pour la première fois sur la scène du jeu vidéo.

La sortie du jeu Goldorak : le festin des loups s’inscrit dans le sillage du regain de popularité dont bénéficie la franchise depuis quelques années. L’hommage que lui ont rendu en 2021 les auteurs de la bande dessinée française Goldorak en est un bel exemple. Plus de 40 ans après l’onde de choc causée par le phénomène télévisé dans l’émission Récré A2, cinq passionnés avaient souhaité lui offrir une surprenante renaissance, avec l’accord du créateur de l’œuvre originale, Gô Nagai.

Les robots de Gô Nagai s’offrent une nouvelle jeunesse

Gô Nagai est une sommité dans le monde du manga et de l’animation. Avant d’imaginer l’histoire de UFO Robot Grendizer (titre de Goldorak en VO), il était déjà le premier à révolutionner les séries de méchas en créant des robots géants pilotés l’intérieur dans Mazinger Z.

En 1972, face à Astro Boy et Tetsujin 28-gô, il réinvente le concept en décidant que l’être humain ferait partie intégrante de la machine. On connaît la suite. Même si le public français n’a découvert tout cela que sur le tard, à travers Goldorak en 1978, des millions d’autres fans à travers le monde se prenaient déjà de passion pour les robots géants venus du Japon.

À présent que de nouvelles générations de mangakas ont pris la relève pour moderniser le genre, comment expliquer que les œuvres de Gô Nagai continuent de fasciner autant ? En 2017, au Japon, à l’occasion du 45ᵉ anniversaire de la franchise Mazinger, le film d’animation Mazinger Z Infinity tentait déjà de prolonger le mythe au cinéma.

Mais la star dont le public français souhaite réellement le retour reste encore et toujours Actarus, le prince d’Euphor. Annoncée pour 2024, une toute nouvelle série animée baptisée Grendizer U (Goldorak U) risque de relancer sérieusement le phénomène à travers un reboot du film qui avait servi de prototype à la série originale.

Enfin un jeu vidéo adapté de la licence Goldorak

Dès le mois de novembre 2023, c’est dans un format inédit que l’autre grande saga de méchas de Gô Nagai refait parler d’elle. En plus d’être le premier jeu vidéo officiellement adapté de la série, Goldorak : le festin des loups entretient certaines similitudes avec les dernières adaptations de Dragon Ball et ce n’est évidemment pas pour nous déplaire.

Cette initiative, on la doit aux équipes de Microids et au studio français Endroad, dont les membres ne sont visiblement pas les derniers à vouer un culte au célèbre robot géant. Ce nouveau jeu avance donc la promesse de piloter le fameux mécha dans une reconstitution très respectueuse de l’univers original de la série.

Cela veut dire que tout a été mis en œuvre pour conserver l’esprit du dessin animé, y compris les portraits des personnages qui reprennent le design caractéristique de l’époque. Un choix audacieux que ne manqueront pas d’apprécier les nostalgiques, tout comme l’idée de proposer un titre entièrement doublé en français.

Bien que la version Switch ait été retardée, tous les autres supports sont concernés par ce lancement attendu de pied ferme par les joueurs français. L’histoire s’inspire du premier arc de la série TV et s’inscrit dans une trame globale de défense des populations terriennes contre les envoyés de l’empire de Véga venus des confins de l’espace.

La direction artistique et les animations témoignent d’un souci évident de rester au plus près de l’esprit de la série animée.©Microids / Go Nagai / Dynamic Planning

Le Grand Stratéguerre et ses Golgoths sont de retour, mais ils peuvent d’ores et déjà trembler face au « fulguropoing », au « cornofulgure » et à « l’astérohache » de Goldorak. Avec une approche très ouverte, le soft affiche sa volonté d’immerger le joueur dans une formule action-aventure aux accents multiples.

C’est la raison pour laquelle sa proposition inclut aussi bien des phases de combat que des séquences de tir ou d’exploration. La diversité est de mise pour rendre hommage à Goldorak comme au prince Actarus. Même les thèmes musicaux iconiques de la série animée ont été repris et remastérisés afin de conserver un vrai cachet d’authenticité.

Actarus est-il un rival sérieux pour Son Goku ?

Si les joueurs émettent généralement une certaine réserve vis-à-vis des jeux adaptés de licences populaires, les premiers trailers de Goldorak : le festin des loups ont très vite intrigué les passionnés d’animation japonaise. On pouvait en effet y relever quelques similitudes avec certaines adaptations de Dragon Ball qui ont peut-être servi de source d’inspiration aux membres de l’équipe. Sa liberté d’exploration et ses empoignades rappellent par exemple furieusement le style d’un Dragon Ball Z Kakarot qui avait été plutôt très bien accueilli par les fans.

©Microids / Go Nagai / Dynamic Planning

Mais une approche similaire ne veut pas dire que les sensations soient les mêmes une fois le pad en main, et les combats de Goldorak n’ont pas la prétention de se vouloir aussi aériens que ceux d’un DBZ. À moins de décoller en mode vaisseau, notre robot guerroie en effet uniquement au sol, ce qui n’enlève rien au dynamisme des affrontements.

Le jeu nous offre aussi la possibilité de foncer à grande vitesse dans des environnements ouverts pour partir en quête de missions annexes ou de bonus cachés. C’est sans doute l’aspect le plus plaisant de cette adaptation aux côtés de la recréation de son atmosphère sonore. Indéniablement, le fait de retrouver les thèmes originaux de la série contribue encore à rapprocher les deux licences.

©Microids / Go Nagai / Dynamic Planning

N’oublions pas que leurs adaptations animées avaient bénéficié toutes les deux des compositions euphoriques du regretté Shunsuke Kikuchi. On doit d’ailleurs aussi à ce compositeur d’exception les mélodies mythiques du capitaine Harlock dans le film et la série Albator 84.

Jusqu’au bout de la nostalgie

Actarus et Son Goku jouent-ils vraiment dans la même cour ? Pas tout à fait, car la formule proposée dans Goldorak : le festin des loups se risque aussi à quelques surprises en basculant de temps à autre dans des registres auxquels on ne s’attendait pas forcément. C’est le cas de ces phases de tir spatial dans lesquelles notre robot géant décolle pour faire face aux soucoupes ennemies.

Si tout cela renforce le sentiment de respect vis-à-vis de l’esprit de la franchise, ces scènes se déclinent parfois carrément en de pures séquences de shoot’em’up à l’ancienne. Il convient alors d’esquiver des vagues de boulettes ininterrompues avec la soucoupe d’Alcor. Pour autant, le jeu ne cherche pas à exploiter jusqu’au bout la capacité du robot géant à se métamorphoser en temps réel pour occuper tout l’espace en termes de verticalité.

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Ces phases aériennes sont donc indépendantes du reste de l’aventure et plutôt dirigistes dans leur déroulement. Mais l’ensemble des missions proposées brille justement par cette diversité qui fait que le rythme ne retombe jamais. Attention à ne pas engloutir les missions trop rapidement, car rien ne dit que nous aurons l’occasion de renouer de sitôt avec Goldorak en jeu vidéo !

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