Le géant des comics a cédé aux envies des spectateurs et à celles de son réalisateur, brisant son habitude de films destinés au grand public.
Le revirement a été rapide, mais il s’appuie sur de nombreux éléments. Kevin Feige, patron des studios Marvel, se voit contraint de tenter de nouvelles expériences pour briser la fatalité de ce que l’on appelle outre-Atlantique la « superhero fatigue », une lassitude vis-à-vis des films de super héros de la part des spectateurs.
Les chiffres donnent du sens à cette tendance, qui voit le président, jadis attaché à garder des classifications plus favorables à des succès d’audience, opérer un revirement. La prochaine série Echo, pionnière de la nouvelle bannière Marvel Spotlight, prendra donc ses distances avec le MCU tout en misant sur une réalité brutale.
À pleines dents
Propulsé derrière la caméra du prochain Blade, le réalisateur français Yann Demange (71, Undercover, Une histoire vraie) avait d’emblée exprimé sa vision très claire de ce qu’il voulait proposer. Avec l’annonce d’une classification R-rated (interdiction aux moins de 17 ans), sa liberté sera totale. À l’occasion de la présentation de son dernier court métrage, Dammi, au Festival du film de Toronto, le réalisateur s’en est réjoui au micro de Deadline.
Jusqu’ici, seul le trublion Deadpool, dont le troisième volet arrive prochainement, avait obtenu l’autorisation de briser ce plafond de verre de la classification pour adultes. On imaginait mal le reboot du film culte avec Wesley Snipes faire le choix d’un vampire aseptisé.
Des envies qui démangent
D’autant que Demange n’a pas tari d’éloges sur l’acteur prenant la relève de Snipes, Mahershala Ali (Les 4400, House of Cards, Moonlight). Le Français a été séduit par sa force intérieure, et il en est persuadé : ce dernier est taillé pour le rôle. Surtout, ces qualités en feront un chasseur digne du personnage mythique.
Si le budget de Blade, prévu pour une sortie à l’horizon 2025, est sans commune mesure avec les productions Marvel, il s’agit là aussi d’une forme de liberté garantie pour le réalisateur. Dégagé du succès obligatoire des films de super héros habituels, il pourra laisser libre cours à sa créativité. Et, qui sait, valider ce coup de poker de Kevin Feige, en pleine tourmente.
