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L’équipe russe qui a tourné le premier film dans l’espace remet les pieds sur Terre

18 octobre 2021
Par Félix Tardieu
Anton Chkaplerov (au centre), Ioulia Peressild et le réalisateur Klim Chipenko avant le lancement du 5 octobre 2021
Anton Chkaplerov (au centre), Ioulia Peressild et le réalisateur Klim Chipenko avant le lancement du 5 octobre 2021 ©AFP PHOTO / Russian space agency Roscosmos/ Andrey SHELEPIN

Clap de fin : après douze jours passés dans l’espace, l’actrice russe Ioulia Peressild et son réalisateur Klim Chipenko sont revenus sur Terre avec des étoiles plein les yeux.

Les deux compatriotes avaient rejoint la Station spatiale internationale le 5 octobre dernier pour réaliser le premier film à être tourné en orbite. Le film, intitulé Le Défi, suivra une chirurgienne dépêchée d’urgence à bord de la Station pour secourir un cosmonaute en mauvaise posture et devrait durer une quarantaine de minutes. Accompagnés du cosmonaute Oleg Novitski, l’actrice et le réalisateur russes ont atterri sans encombre dans les steppes du Kazakhstan hier à 6h36 (heure de Paris), comme en témoignent les images retransmises par l’agence spatiale russe Roscosmos. Sceptique dans un premier temps, le spationaute français Thomas Pesquet s’est finalement réjoui de la présence de ses nouveaux camarades dont il a souligné le professionnalisme et la gentillesse et également impressionné par la rapidité de leur adaptation (« ils se sont adaptés comme des poissons dans l’eau! »). 

La ruée vers l’orbite

Les Russes devancent ainsi le projet de Tom Cruise et son réalisateur Doug Liman (La mémoire dans la peau, 2002, Edge of Tomorrow, 2014) d’embarquer à bord d’une fusée SpaceX pour réaliser le tout premier film hollywoodien à être tourné dans l’espace. Malgré l’équipe réduite, ce film devrait avoir un budget aussi important que la plupart des blockbusters américains, n’en serait-ce qu’en raison du coût exorbitant – c’est le cas de le dire – de chaque siège à bord de la fusée d’Elon Musk (50 millions de dollars). Les quatre premiers touristes spatiaux de SpaceX, revenus d’un périple de trois jours dans l’espace à bord de la capsule Crew Dragon il y a tout juste un mois, avaient d’ailleurs reçu un coup de téléphone de l’acteur connu pour son amour de l’adrénaline – à l’image des cascades vertigineuses de la saga Mission Impossible – et du pilotage. 

La course « non-scientifique » à l’espace commence donc par une nouvelle bataille de l’image médiatique. Après avoir posé les jalons de l’Histoire de l’aérospatiale (Iouri Gagarine devenait le premier homme à effectuer un vol spatial il y a bientôt soixante ans), l’agence spatiale russe entend bien redorer son blason et développer elle aussi le tourisme spatial. Un secteur déjà en plein essor du côté des milliardaires américains à l’image des vols de SpaceX (Elon Musk), BlueOrigin (Jeff Bezos) – qui a récemment invité William Shatner à prendre part à un vol spatial, faisant de lui l’homme le plus âgé à être jamais parti en orbite – ou Virgin Galactic (Richard Branson). Reste à espérer que ce business florissant ne se développera pas au détriment de la recherche scientifique et de la découverte de nouvelles connaissances.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste