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Meta accusé par plus de 40 États américains de nuire à la santé mentale et physique des jeunes

26 octobre 2023
Par Kesso Diallo
Meta est aussi accusé d'avoir sciemment enfreint la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants.
Meta est aussi accusé d'avoir sciemment enfreint la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants. ©Melnikov Dmitriy / Shutterstock

42 États ont porté plainte contre le géant américain, l’accusant notamment d’avoir trompé le public sur les dangers de ses plateformes, Facebook et Instagram, à plusieurs reprises.

Meta est de nouveau dans le viseur de la justice. La maison mère de Facebook et Instagram est poursuivi en justice par 42 États américains pour avoir nui à la « santé mentale et physique de la jeunesse ». Dans le détail, ils sont 33 à avoir porté plainte auprès d’un tribunal californien tandis que neuf procureurs généraux l’ont fait dans leurs États respectifs. 

Ils accusent l’entreprise d’avoir « exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer, engager et finalement piéger les jeunes et les adolescents afin de faire des profits » et d’avoir « induit le public en erreur à plusieurs reprises sur les dangers substantiels de ses plateformes », notamment en affirmant que ses produits étaient sûrs et adaptés pour les adolescents. La plainte allègue également que Meta « a dissimulé la manière dont ces plateformes exploitent et manipulent ses consommateurs les plus vulnérables » avec des fonctionnalités les incitant à utiliser Facebook et Instagram « de manière compulsive et prolongée ». Les États lui reprochent aussi d’avoir « négligé les dommages considérables » causés à la « santé mentale et physique des jeunes de [leur] pays ».

Rassurer les autorités

Outre ces accusations, les États affirment que Meta a sciemment enfreint la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants (COPPA) en collectant des informations sur les mineurs sans en informer les parents ni obtenir leur permission. Ils souhaitent que la justice force la firme à mettre fin à ses pratiques mais aussi que des amendes lui soient infligées. 

Cette action en justice est le résultat d’enquêtes par les procureurs généraux de plusieurs États à la suite des révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen à l’automne 2021. Ancienne employée de Facebook, elle avait fait fuiter des milliers de documents internes qui ont entre autres révélé que l’entreprise savait qu’Instagram nuit à la santé mentale des jeunes, en particulier des adolescentes. 

Depuis, Meta cherche à rassurer les autorités, notamment en ajoutant des outils de contrôle parental sur ses plateformes. Contacté par l’AFP, le groupe a déclaré être « déçu que les procureurs généraux aient choisi cette voie au lieu de travailler de manière productive avec les entreprises du secteur pour créer des normes claires et adaptées à l’âge pour les nombreuses applications utilisées par les adolescents »« Nous partageons l’engagement des procureurs généraux à fournir aux adolescents des expériences en ligne sûres et positives, et nous avons déjà introduit plus de 30 outils pour soutenir les adolescents et leurs familles », a assuré un porte-parole de la firme.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste