Article

Les hologrammes vont-ils bientôt remplacer les animaux dans les zoos ?

10 octobre 2023
Par Florence Santrot
Les hologrammes vont-ils bientôt remplacer les animaux dans les zoos ?
©Hologram Zoo

En Australie, le premier zoo d’animaux en hologrammes a vu le jour. Inauguré cet été, il ouvre peut-être la voie à davantage de lieux similaires. Une bonne nouvelle pour le bien-être animal.

Depuis décembre 2022, les habitants de Brisbane et des environs peuvent profiter d’une attraction d’un genre nouveau : le premier zoo d’animaux composé à 100 % d’hologrammes a ouvert ses portes en Australie. Créé par la startup Axiom Holographics, il présente quelque 50 animaux virtuellement, dont des éléphants, des girafes, des baleines et… des dinosaures de dix mètres de haut.

C’est tout l’avantage du zoo holographique : pouvoir représenter aussi bien des animaux que l’on peut trouver à l’état sauvage que des espèces disparues, y compris il y a 66 millions d’années. Ce type de divertissement par hologrammes est « un moyen fantastique d’être téléporté vers des endroits que vous ne pourriez normalement pas visiter, et vous pouvez découvrir des choses que vous ne verriez normalement jamais », explique Bruce Dell, PDG d’Axiom. Il n’y a pas de problème d’adaptation des animaux à un environnement clos, de question quant à leur bien-être ou de leur difficulté à se reproduire. Pas non plus besoin d’employer vétérinaires et soigneur·euse·s. Ici, tout passe par la technologie.

Réalité augmentée et technologie 3D

Concrètement, les animaux en hologrammes sont créés à l’aide d’une combinaison de réalité augmentée et de technologie 3D. Afin d’obtenir le trompe-l’œil souhaité, les visiteurs et visiteuses portent des lunettes spéciales qui leur permettent de voir les hologrammes en 3D complète. Axiom Holographics a choisi de ne pas opter pour des casques de réalité virtuelle afin de ne pas isoler les visiteurs dans leur expérience. Les lunettes permettent de partager l’attraction en famille ou entre ami·e·s.

La position des lunettes fait l’objet d’un suivi pour savoir en temps réel où se situe chaque personne dans la salle. Une nécessité, car le moteur graphique génère une image différente pour chaque œil qui regarde les écrans afin que le rendu 3D soit le plus crédible possible. Afin de parfaire l’expérience, la représentation visuelle des animaux est aussi accompagnée d’effets sonores et d’autres éléments sensoriels, tels que le vent, la température et les odeurs. L’ensemble permet de créer l’expérience la plus immersive et réaliste possible.

Des animaux présentés dans leur habitat naturel

Dans ce zoo holographique, il n’est nullement question d’enclos un peu tristes et de barrières gênantes qui rappellent sans cesse que les animaux présents sont en captivité. Ici, ils sont toujours en pleine forme, heureux et… libres. Ils sont en effet représentés dans leur habitat naturel. On voit donc éléphants, zèbres et girafes dans la savane, requins en pleine mer, pingouins sur la banquise, etc.

Le clou du spectacle est sans conteste une baleine de 25 mètres qui nage dans un tunnel sous-marin. « Je ne pense pas que les gens sachent vraiment quelle est la taille d’une baleine, mais lorsqu’ils voient une baleine géante grandeur nature nager devant eux au zoo à hologrammes, ils semblent tous s’arrêter dans un silence respectueux parce que c’est quelque chose qu’ils aimeraient voir, même si, généralement, cela n’arrive jamais dans la vraie vie », explique Bruce Dell. 

Des murs pavés d’écrans… et de l’espoir pour les animaux en captivité

Pour réussir ce tour de force d’une baleine grandeur nature qui évolue devant les yeux des visiteurs et visiteuses, Axiom Holographics a créé un long tunnel pavé d’écrans sur trois côtés. D’autres salles comportent des écrans sur les quatre murs. On y pénètre comme dans un escape game pour profiter d’une expérience unique à chaque fois, avec des univers bien différents. Au total, le zoo s’étend sur 1 500 mètres carrés. La société australienne prévoit d’ores et déjà de décliner son projet au Japon, aux États-Unis, en Chine et peut-être même en France.

La multiplication de ces zoos holographiques pourrait ainsi contribuer à réduire le nombre d’animaux sauvages détenus en captivité, tout en améliorant l’expérience visiteur avec une immersion plus importante que la simple visite d’un zoo classique. En outre, les animaux virtuels peuvent aussi servir dans des programmes éducatifs pour en apprendre davantage sur la faune de manière ludique. À condition que le rendu soit jugé suffisamment réaliste par le public, les avantages sont donc nombreux.

À lire aussi

Article rédigé par