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56% des Français ne savent pas ce qu’est une super app

03 octobre 2023
Par Kesso Diallo
26% des Français voient les super apps comme la norme future en matière d’utilisation des applications.
26% des Français voient les super apps comme la norme future en matière d’utilisation des applications. ©Koshiro K / Shutterstock

D’après un sondage réalisé par Software Advice, seulement 7% des Français connaissent ce concept d’application tout-en-un.

Populaire en Asie, le concept de super app est méconnu en France. Il s’agit d’une application offrant plusieurs services utilisés dans la vie de tous les jours, permettant par exemple de communiquer avec sa famille, d’effectuer des achats ou encore de payer ses factures. L’exemple le plus connu est WeChat en Chine, qui a inspiré Elon Musk dans son projet de transformer X (ex-Twitter) en une application tout-en-un

Alors que, selon Gartner, 50% de la population mondiale utilisera ces super applications au quotidien d’ici 2027, elles sont actuellement peu connues en France. Une étude réalisée par Software Advice et publiée mardi révèle en effet que 56% des Français ne connaissent pas ce concept, tandis que seulement 7% savent de quoi il s’agit. 

Une confusion entre super apps et écosystème d’applications

Interrogés sur la disponibilité des super applications dans l’Hexagone, seul un peu plus d’un tiers des sondés (35%) ont affirmé que c’était le cas, 14% ont répondu « non » et plus de la moitié (51%) ont indiqué ne pas savoir. D’après Software Advice, cette incertitude peut s’expliquer par la présence sur le marché de plusieurs applications comprenant de multiples fonctionnalités. Apple propose par exemple plusieurs applications (Apple Music, Apple Pay, Apple TV+, etc.) dans son écosystème. Ces ensembles de services proposant aux utilisateurs une solution pour une tâche spécifique peuvent être considérés à tort comme des super apps par certains consommateurs.

Parmi les sondés estimant qu’elles sont déjà disponibles en France, 34% ont déclaré les utiliser. Dans le détail, ils sont 61% à s’en servir entre 1 et 9 fois par jour, 10% entre 10 et 19 fois par jour et 7% plus de 20 fois par jour. Les services les plus utilisés par ces derniers incluent les réseaux sociaux (71%), les paiements par smartphone (48%) et la lecture de musique et de podcasts (42%). Pour eux, le principal avantage des super applications est l’expérience personnalisée offerte par les fournisseurs (65%), suivi par le fait de télécharger moins d’applications individuelles (45%) et la connexion entre différents services (45%).

Les Français n’ayant pas encore utilisé ces super apps y voient aussi un certain intérêt. Plus de 7 sur 10 estiment qu’elles permettent de gagner du temps et 43% apprécient le fait de ne pas avoir besoin de passer d’une application à une autre pour différents services.

Un concept aux nombreux inconvénients

Ces applications présentent cependant des inconvénients. Parmi eux, leur dépendance à Internet, soit l’impossibilité de les utiliser hors ligne, est considérée comme le plus important (48%) par leurs utilisateurs. La dépendance à l’égard de la technologie qu’elles peuvent générer est aussi vue comme un problème (45%) par ces derniers. Les sondés envisageant de les utiliser sont, eux, gênés par la centralisation inhérente à ce modèle (64%), avec les services qui seraient inaccessibles en cas de problème technique. La quantité de données personnelles communiquées à l’éditeur constitue également un obstacle (46%).

Des raisons assez similaires empêchent les plus réticents à se lancer, 62% préférant des applications autonomes pour chaque service ou fonction. Parmi ces sondés, 27% ont affirmé n’avoir aucune confiance dans la manière dont les super apps traitent leurs données. Cependant, 28% ont indiqué qu’ils pourraient s’y intéresser s’il était prouvé que leurs informations personnelles étaient très bien protégées. 

Malgré cette méconnaissance et ce scepticisme, un quart des Français (26%) voit les super applications comme la norme future en matière d’utilisation des applications et plus d’un tiers (34%) estime qu’elles seront tout aussi populaires que les applications individuelles.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste