Avec une énième sortie contre les productions cinématographiques de super-héros, le réalisateur en remet une couche sur son désamour.
Depuis plusieurs années, Martin Scorsese, immense réalisateur faisant figure de monstre sacré du septième art, affiche sans détours une haine farouche pour les films Marvel. Celui qui a gratifié le grand écran de nombre de chefs-d’œuvre, de Taxi Driver à Raging Bull en passant par Shutter Island ou Le Loup de Wall Street, voue une détestation sans bornes au cinéma populaire du géant des comics.
Dès 2019, il avait été l’auteur de deux sorties très largement commentées dans la presse à ce sujet, déclarant notamment au magazine Empire que ces longs métrages tenaient plus du « parc à thèmes », très loin de son idée du cinéma, de celui qu’il avait connu. En d’autres mots, plus clairs, du maître lui-même, « les films Marvel ne sont pas du cinéma ».
Du héros prêt à consommer
Le réalisateur est par ailleurs président de la Film Foundation et créateur de la World Cinema Foundation, toutes deux dédiées à la sauvegarde du patrimoine cinématographique. En gardien du temple, il ajoute, toujours en 2019 auprès du The Los Angeles Time, que « ces œuvres n’impliquent aucun danger émotionnel ».
Il les perçoit comme de simples produits, « étudiés sur le marché, testés sur le public (…) jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être consommés ». Le crescendo ayant tenu en haleine les spectateurs pendant plus de dix ans dans le MCU autour de Thanos, dans la saga The Avengers, ne trouve donc pas grâce à ses yeux.
Face au danger, la riposte
Aujourd’hui, Scorsese ne décolère toujours pas. En pleine grève à Hollywood, il estime désormais que ces films sont un danger pour l’industrie. Alors qu’il fait la promotion de son prochain long métrage, Killers of the Flower Moon, il a récemment pris un ton plus grave dans un entretien auprès de GQ. Il y explique que pour lui, « l’industrie est morte », que les productions Marvel représentent un danger par « ce qu’elles font à notre culture ».
Pointant également les risques amenés par l’IA, il appelle les cinéastes à riposter, invoquant les frères Safdie (Uncut Gems) ou Christopher Nolan (Oppenheimer). Une référence amusante, ce dernier ayant connu un grand succès avec… sa trilogie Batman. Martin Scorsese semble aussi oublier que, déjà, le public montre une lassitude envers les super-héros au cinéma, chiffres du box-office à l’appui.