La capitale néerlandaise s’est engagée dans un plan d’économie circulaire à horizon 2050… Elle attire de plus de plus de startups engagées dans cette voie.
Amsterdam tourne en rond pour le bien de tous : l’économie circulaire y est à l’honneur et les startups de la ClimateTech s’y développent à vitesse grand V. Depuis 2020, la capitale des Pays-Bas s’est en effet fixé pour objectif de devenir la première ville du monde qui fonctionne 100 % en économie circulaire. Et ce, d’ici 2050. Pour cela, elle s’appuie sur La Théorie du donut de l’économiste britannique Kate Raworth. Ce concept imagine une nouvelle économie au regard des défis sociaux et environnementaux du XXIe siècle.
Selon cette théorie, la performance d’une économie est évaluée entre deux mesures cruciales. Le trou central du modèle représente la proportion de personnes qui n’ont pas accès aux éléments essentiels de la vie (soins de santé, éducation, équité, etc. ). Le bord extérieur représente, lui, les plafonds écologiques (ou limites planétaires). Ce sont les limites dont dépend la vie et qui ne doivent pas être dépassés. Le but est de développer une économie qui reste au maximum entre ces deux mesures. Le remplissage du beignet correspond aux besoins des personnes sans dépasser le plafond écologique de la Terre.
Un plan ambitieux et à 360° jusqu’en 2050
En 2020, Amsterdam a présenté son plan de déploiement d’une économie circulaire avec différents jalons. Depuis 2022, 10 % des achats de la ville sont circulaires. À compter de 2023, toutes les nouvelles constructions de la ville se doivent d’être circulaires (réemploi de matériaux, etc.). D’ici 2030, Amsterdam devra utiliser 50 % de matières premières en moins qu’elle ne le faisait en 2020. Et, à horizon 2050, elle s’est fixé pour objectif d’être 100 % circulaire. Une ambition qui nécessite de revoir toute l’économie… et d’innover. C’est là qu’entrent en ligne de compte les startups de la ClimateTech, attirées par le défi lancé par Amsterdam et les soutiens financiers proposés, comme le programme Amsterdam Circular, qui aide les jeunes pousses à trouver des financements.
Réduire le gaspillage alimentaire, mettre fin autant que possible aux produits à usage unique et aux emballages, construire différemment… tout cela nécessite de réimaginer le quotidien de la ville. En outre, Amsterdam a décidé lancer un programme de recyclage et de compostage obligatoire, un système de partage des véhicules, un plan de rénovation pour des immeubles plus économes en énergie ainsi qu’une incitation à l’agriculture urbaine.
À Amsterdam, 5 Climate Tech qui méritent le détour
Triple Solar : chaud devant !
Cette startup a développé un système de pompe à chaleur utilisant des panneaux PV-T comme source d’énergie. Il s’agit de panneaux hybrides qui combinent panneaux photovoltaïques (production d’électricité) et capacité à recueillir l’énergie thermique provenant du soleil. Le système de Triple Solar a commencé à être déployé aux Pays-Bas et plus de 1 000 foyers en bénéficient.
Oscar Circulair : la chasse aux déchets
Faire d’une ville une zone zéro déchet industriel, voilà qui peut sembler mission impossible. Mais cela ne fait pas peur à la plateforme Oscar Circulair, qui a créé une collecte propre de déchets en milieu urbain. Le principe est de mettre en place un programme de collecte avec des véhicules propres. Le ramassage se fait avec une grande granularité pour éviter toute incinération et mettre en place un réemploi des matériaux. Zéro émission et zéro déchet, donc.
Roetz, pour rouler circulaire
Cette startup fabrique des vélos en respectant les principes de l’économie circulaire. Elle propose même dans ses gammes des modèles électriques. Le but est de lutter contre un vrai fléau : aux Pays-Bas, chaque année, 1 million de bicyclettes deviennent des déchets. Chaque vélo pensé par Roetz est imaginé dans un cycle de vie circulaire. Cela signifie qu’il est facilement réparable mais aussi évolutif : il peut se transformer en vélo cargo, par exemple. Enfin, des capteurs s’assurent de prévenir en cas de nécessité de maintenance (regonfler les pneus, changer les freins…) pour limiter l’usure.
Perpetual Next carbure au carbone
Cette société travaille sur les technologies de réduction du carbone dans l’atmosphère. Pour réduire les émissions de CO2 et récupérer le dioxyde de carbone de l’atmosphère, Perpetual Next explore différentes solutions comme le biochar (issue de la biomasse pyrolisée), le biocoal (une alternative moins polluante au charbon) ou encore le biométhane. Ses clients sont principalement issus d’industries lourdes et polluantes comme l’acier, le ciment, le bâtiment et la chimie.
Vandebron : de l’énergie à revendre
De l’électricité verte, mais pas comme les autres. Vandebron ne propose que de l’énergie réellement produite de manière durable sur le sol néerlandais. Elle met en relation les particuliers (déjà 200 000 clients) avec des petits producteurs d’énergie éolienne, bio ou solaire. On peut donc choisir l’exacte provenance de son électricité : les panneaux solaires d’une famille d’agriculteurs du Brabant, le moulin à vent de Johan au nord de Groningue, la centrale électrique à biomasse de Monique et Servaas à Sittard… Et les prix sont fixes et en dessous du plafond tarifaire. Inspirant…