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Séance de rattrapage : nos 10 pépites du mois de juillet

29 juillet 2023
Par La rédaction
Tom Holland dans "The Crowded Room".
Tom Holland dans "The Crowded Room". ©Apple TV+

Films, séries, albums, spectacles, mangas, comics… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses trouvailles du mois.

1 Le manga DreaMaker de Zilo

Lauréat du tremplin Ki-oon, DreaMaker nous embarque dans une histoire magique et fascinante. Son autrice, Zilo, a imaginé un monde dans lequel la capacité de rêver a disparu. Ici, les songes s’échangent contre de grosses sommes d’argent.

Certains élus, capables d’utiliser la magie, les fabriquent et les commercialisent. Le pouvoir de ces « dreamakers » fascine Kiio, un adolescent joyeux et plein de vie qui voit dans ces créations le moyen d’échapper à son quotidien sombre et violent.

©Zilo, Ki-oon

Très mignon et naïf aux premiers abords, ce manga se révèle bien plus profond au fil des pages. Il aborde des sujets comme le harcèlement ou la maltraitance infantile. Certains passages sont difficiles à supporter, mais Zilo est parvenue à trouver un juste équilibre entre cette violence physique ou psychologique et la force et l’humour de son personnage. C’est juste brillant.

2 La série The Crowded Room sur Apple TV+

On ne va pas vous mentir : on était très sceptiques (et même réticents) à l’idée de lancer cette série. M. Night Shyamalan l’avait prouvé avec Split, la représentation des troubles mentaux dans la pop culture est (très) souvent bourrée de clichés.

Avec The Crowded Room, Apple TV+ a décidé de s’attaquer à une maladie peu connue, mais bien réelle, le trouble dissociatif de l’identité (TDI). La série, brillamment incarnée par Tom Holland et Amanda Seyfried, s’inspire librement de l’histoire de Billy Milligan, « le criminel aux 24 personnalités ».

Blockbuster oblige, la production tombe dans quelques stéréotypes et dépeint parfois le trouble d’une manière spectaculaire – mais on reste cependant très loin de la Bête de James McAvoy qui grimpait sur les murs.

D’un point de vue technique, The Crowded Room est une très bonne série qui nous propose une histoire rythmée et des jeux d’acteur remarquables. Elle nous permet aussi de mieux comprendre le TDI, de ses origines à ses conséquences sur le quotidien du malade.

3 La série His Dark Materials sur MyCanal et Prime Video

Adaptée de saga littéraire À la croisée des mondes, cette série est un petit bijou de fantasy. Elle nous transporte dans un monde où les âmes humaines prennent la forme d’animaux appelés « dæmons ». Une substance mystérieuse, nommée « poussière », semble régir les lois de cet univers (et de tous les autres auxquels il est connecté).

Cette matière invisible et magique fascine Lyra Belacqua, une jeune orpheline éduquée par les érudits du Jordan College d’Oxford. Curieuse et intrépide, l’adolescente cherche à comprendre l’origine et les secrets qui se cachent derrière cette fameuse poussière.

Sa grande aventure sera rythmée par de nombreuses rencontres, comme un ours en armure ultra-badass et touchant, des sorcières aux pouvoirs exceptionnels et des inquisiteurs fanatiques et bien flippants. Son épopée sera aussi marquée par des quêtes (toutes plus dangereuses les unes que les autres) comme démanteler un réseau de kidnappeurs d’enfants ou encore se rendre au royaume des morts.

His Dark Materials réussit le pari de nous embarquer dans son histoire dès les premières minutes et de nous captiver jusqu’à son tout dernier épisode. Entre Harry Potter et Le Monde de Narnia, cette série est un récit initiatique aussi fascinant que brillant.

4 La série Platonic sur Apple TV+

Platonic, c’est une histoire d’amitié, de complicité et d’enfance éternelle. Sylvia (Rose Byrne, vue dans Nos pires voisins et Insidious) et Will (Seth Rogen, vu dans En cloque, mode d’emploi et L’Interview qui tue) ont fait les 400 coups ensemble lorsqu’ils étaient jeunes. Ils enchaînaient les soirées, multipliaient les expériences douteuses et dangereuses, et ne pensaient pas au lendemain.

Cependant, la vie est passée par là et les deux BFF ont pris des routes différentes. À 40 ans, Sylvia est mariée et a abandonné sa carrière d’avocate pour se consacrer à ses trois enfants, et Will est un éternel adulescent, hipster revendiqué et brasseur de bières de génie.

C’est indéniable : leurs vies sont à l’opposé l’une de l’autre. Cependant, lorsque les deux anciens camarades se retrouvent, leur âme d’enfant se réveille. Voler un animal, ruiner des trottinettes électriques, enchaîner les drogues… Lorsqu’ils sont réunis, Sylvia et Will ne peuvent s’empêcher de faire (beaucoup) de bêtises.

Platonic questionne les amitiés entre hommes et femmes et les relations platoniques, notamment à travers le regard des compagnons jaloux et du lien qui unit les deux protagonistes. C’est une comédie rafraîchissante et franchement drôle, qui nous donne envie de suivre les deux inséparables dans leurs folles aventures.

5 L’EP Metropole Paradise d’Eva Blanche

Écouter Metropole Paradise, c’est entrer dans un univers unique et complexe. Avec sa voix envoûtante et ses instrus oniriques, Eva Blanche a écrit les morceaux de son premier EP « comme des films » pour lesquels elle met en scène des sons et chante des portraits de femmes. Décor urbain concret ou imaginé, réalité, rêve… Son terrain de jeu est vaste.

Autrice, compositrice, interprète et productrice, c’est une artiste accomplie qui s’amuse autant avec le rock que la pop, l’électro ou encore le trip-hop. Une personnalité à suivre, avant la sortie de son premier album, Traumapolis, l’hiver prochain.

6 Le film Le Manoir hanté de Justin Simien

Vous vous souvenez peut-être de la comédie horrifique Le Manoir hanté et les 999 fantômes avec Eddy Murphy. Sorti en 2003, le long-métrage se concentrait sur la malédiction de la mariée. Vingt ans plus tard, l’univers horrifique de Disney est de retour au cinéma. Inspiré par l’attraction des parcs à thèmes, Le Manoir hanté raconte l’histoire d’une mère (Rosario Dawson) et de son fils, fraîchement débarqués dans un manoir délabré et infesté de fantômes.

Espérant chasser les esprits de leur nouvelle maison, ils vont faire appel à un groupe d’experts parmi lesquels on retrouve une diseuse de bonne aventure excentrique (Tiffany Haddish), un pasteur loin d’être pieu (Owen Wilson), un scientifique reconverti en guide touristique (Lakeith Stanfield), ainsi qu’un professeur d’université obsédé par l’histoire du manoir (Danny DeVito).

Bande-annonce VF du Manoir Hanté.

Réalisé par Justin Simien, Le Manoir hanté est une comédie horrifique sans prétention. À la fois drôle et effrayant, le long-métrage Disney présente des personnages attachants, amusants et émouvants, dont la dynamique est convaincante tout au long du film. Par ailleurs, ce dernier fait le choix de surfer sur le folklore envoûtant de la Louisiane, un élément qui apportera du poids non seulement à sa photographie, mais aussi à sa scénographie.

Sorti ce 26 juillet dans les salles obscures, Le Manoir hanté est le film idéal à regarder en famille cet été, alors si vous n’avez pas peur des fantômes, on ne peut que vous conseiller d’y aller.

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7 Le film L’Ombre d’un soupçon de Sydney Pollack

La sortie d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée en juin nous a donné envie de replonger dans la filmographie d’Harrison Ford. Si la carrure de la star hollywoodienne se confond souvent avec l’archéologue le plus célèbre du cinéma, et Han Solo chez Star Wars, Harrison Ford a incarné une variété de rôles passant des grosses productions cultes (Blade Runner, Air Force One, Le Fugitif), à des films plus intimes et indépendants.

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C’est le cas avec L’Ombre d’un soupçon (1999) de Sydney Pollack. Dans ce drame, Ford incarne le sergent Dutch Van Den Broeck face à Kristin Scott Thomas dans le rôle de la députée Kay Chandler. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer, mais chacun d’eux perd son conjoint dans un tragique accident d’avion. Ne croyant pas à la disparition de sa femme, Dutch va mener l’enquête et découvrir qu’elle et le mari de Kay, Cullen, étaient assis côte à côte dans l’avion, enregistrés comme mari et femme sous un même nom d’emprunt.

Disponible sur Netflix, L’Ombre d’un soupçon est un thriller sulfureux qui dynamite le couple. Avec sa première partie haletante, le long-métrage de Sydney Pollack (Nos plus belles années, Tootsie, La Firme…) nous plonge dans le lyrisme tourmenté de ses personnages confrontés à l’adultère. Malgré certaines longueurs, le film à la patine nineties présente un beau duo d’acteurs, puissant, mais surtout permet à Harrison Ford de dévoiler une nouvelle palette de jeu.

Affiche de L’Ombre d’un soupçon. ©Columbia TriStar

8 Le single 6 am du rappeur Channel Tres

Le musicien américain originaire de Compton, Channel Tres, a enflammé la dernière édition du festival parisien We Love Green. Depuis, on saigne ses singles Sexy Black Timberlake, Controller – son premier succès –, mais aussi son EP, 6 am.

Véritable hymne à la fête, ce titre mérite d’intégrer toutes les playlist estivales. La voix grave de Channel Tres, influencée autant par le rap que par la soul et la house, offre un mélange envoûtant et représente une porte d’entrée captivante dans son univers musical dense.

9 Le film La Montagne de Thomas Salvador

Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa et découvre de mystérieuses lueurs. Réalisé par Thomas Salvador, qui officie également dans le rôle principal, La Montagne est une expérience organique et passionnante.

Bande-annonce de La Montagne de Thomas Salvador.

Entre histoire d’amour et fable écologique, le cinéaste à qui l’on doit Vincent n’a pas d’écailles (2014) déploie un univers aussi pur que fantastique. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2022, La Montagne n’est pas un simple film sur la crise existentielle d’un homme, mais un moment d’évasion à travers les sommets qui lui permettra de se reconstruire et de revenir aux essentiels. Outre son aspect imaginaire, le film fait écho à un autre long-métrage qui avait marqué L’Éclaireur cette année. Il s’agit des Chemins noirs avec Jean Dujardin.

10 Le livre Cinema Speculations de Quentin Tarantino

Quand il ne réalise pas ses films, Quentin Tarantino écrit des livres… sur le cinéma. S’il est actuellement occupé par la préproduction de son prochain et dernier long-métrage, le cinéaste américain a également marqué l’actualité culturelle, cette année, avec la parution de son ouvrage Cinema Speculations. Édité chez Flammarion, le roman retrace la passion pour le septième art du réalisateur, entre critique de films, théories et essais organisés autour de plusieurs œuvres des années 1970 ; une décennie durant laquelle le jeune Tarantino va construire ses références cinématographiques.

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Par ailleurs, et comme l’évoque la première de couverture, la cinéphilie de Quentin Tarantino est certes un moyen de revenir sur l’histoire du cinéma, mais aussi d’en apprendre davantage sur sa vie. Non-fictionnel, Cinema Speculations est également une autobiographie passionnante sur l’un des monstres sacrés du septième art. Fans du réalisateur comme cinéphiles ultracalés seront comblés de plonger dans cet historique cinématographique et l’intimité du réalisateur lié depuis toujours au grand écran.

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